Est-ce que ça aurait été possible sans Gianluigi Donnarumma ? Le Paris Saint-Germain s’apprête à disputer la deuxième finale de Ligue des champions de son histoire samedi face à l’Inter. Un parcours européen qui a une chance de se terminer en apothéose du côté de Munich grâce à plusieurs hommes qui ont marqué cette campagne de leur empreinte. On peut citer Ousmane Dembélé, Luis Enrique, Vitinha ou Gianluigi Donnarumma. Là où le gardien italien, arrivé en 2021, avait « craqué » plusieurs fois dans les grands rendez-vous européens sur les saisons précédentes, il s’est montré intraitable en Ligue des champions ces derniers mois.
Impérial contre Brest lors des barrages, il avait ensuite sorti le grand jeu sur la pelouse de Liverpool en 8e de finale retour. Élu homme du match, il avait écœuré les Reds durant le match, sa prolongation et la séance de tirs au but. Une spécialité pour celui qui a remporté 6 séances sur 7 en carrière. Lors des quarts de finale, il avait de nouveau été décisif durant le match retour à Villa Park, mettant notamment en échec Tielemans, Rashford ou Asensio. Et la demi-finale contre Arsenal alors ? Encore du grand Donnarumma. Tout le monde se souvient de ses premières minutes au retour au Parc des Princes et de ses arrêts sur Martinelli et Odegaard. Mais est-ce que cette impression se vérifie au niveau des chiffres ?
Si l’on s’intéresse aux performances du gardien parisien en Ligue des champions uniquement, Gianluigi Donnarumma est tout simplement celui qui totalise le plus de clean sheets parmi les portiers ayant joué plusieurs matchs en phase à élimination directe. Le gardien du PSG en compte 4, soit le double de ses premiers poursuivants, le Polonais Wojciech Szczesny (FC Barcelone) et le Suisse Gregor Kubel (Borussia Dortmund).
Gianluigi Donnarumma est aussi sur le podium des gardiens qui encaissent le moins de buts sur cette campagne, en l’occurrence 0,75 par match en moyenne. Seuls Alisson Becker (0,50) et Manuel Neuer (0,67) font mieux que l’international italien. En pourcentage de tirs arrêtés, Donnarumma figure là dans le top 5 avec une marque à 76,9% (Alisson Becker leader avec 94,1%). Des stats et des performances convaincantes selon l’ex-entraîneur français Arsène Wenger, finaliste de la Ligue des champions 2006 : « On sait que, par le passé, Courtois a fait gagner la C1 au Real. Sur ses dernières performances, Donnarumma est un peu dans la même vibration. Il a franchi un palier dans sa capacité à réaliser l'arrêt qu'il faut ».
Plusieurs observateurs parlent du match contre Monaco fin décembre et du choc avec Wilfried Singo qui a laissé à l’Italien une balafre comme d’un tournant dans sa saison. Ce qui est sûr, c’est que ses statistiques en Ligue des champions sont bien meilleures sur la phase à élimination directe que sur la phase de ligue. Sur les 6 premiers matchs disputés (sur 8), Donnarumma encaissait davantage de buts que lors de la phase à élimination directe tout en effectuant moins d’arrêts.
Pour entrer davantage dans le détail, le portier italien s’est transformé au fil de la saison comme l’un des gardiens « évitant » le plus de buts à son équipe. Si l’on prend les gardiens qui sont allés jusqu’à la phase à élimination directe et qu’on fait la différence entre les Expected goals cadrés subis et les buts réellement encaissés (hors csc), Gianluigi Donnarumma affiche le 4e meilleur bilan de la compétition (2,58 buts évités).
(Parmi les gardiens ayant disputé plusieurs matchs à élimination directe. xGot = Expected goals on target soit Expected goals cadrés subis)
Mais si l’on prend un peu plus de recul, il convient d’admettre que l’Italien a connu une saison contrastée avec un bilan en championnat bien inférieur à ses standards mais une feuille de statistiques bien plus aboutie en Ligue des champions. Comme expliqué précédemment, le gardien parisien a vraiment connu une montée en puissance au fil de la compétition à l’image du reste de l’équipe.
En championnat, c'est au niveau des buts évités que l'ancien Milanais sous-performe cette saison par rapport aux précédentes, notamment par rapport à 2023/2024, sa première saison sous les ordres de Luis Enrique.
Mais sur la scène continentale, Gianluigi Donnarumma affiche de bien meilleurs chiffres. Il encaisse moins de buts, en évite davantage, le tout en ayant moins d'arrêts à effectuer. Il est donc moins sollicité cette saison mais encore plus décisif avec une quantité moindre d'arrêts à réaliser.
Il reste désormais au gardien parisien de continuer sur cette lancée face à l'Inter samedi soir. Son duel à distance avec le gardien nerazzurro Yann Sommer pourrait être l'une des clés de cette finale de Ligue des champions, le Suisse ayant lui aussi été pour beaucoup dans le parcours de son équipe.