« Nous transmettons une forme d’union collective, sur et en dehors du terrain. Aujourd’hui, nous ne dépendons pas d’un ou deux joueurs. C’est le collectif qui est au cœur du succès. » A la suite du tirage au sort opposant son Paris Saint-Germain à Liverpool, en février (8es de finale), Luis Enrique mettait en avant la capacité collective à surmonter les difficultés, à la suite d’une phase de ligue parfois délicate en Ligue des Champions. Pari tenu : les Reds, Aston Villa et Arsenal sortis, la première équipe de l’histoire à battre quatre clubs anglais sur une même édition d’une compétition européenne (en ajoutant Manchester City en phase de ligue) s’avance désormais vers le match le plus important de son histoire, samedi face à l’Inter.
Un parcours en forme de confirmation des propos de l’Espagnol. Avec 10 buteurs différents depuis le début de la phase à élimination directe (aucune équipe n’en compte plus), le PSG transcende ses individualités pour proposer un jeu harmonieux… en trois phases.
Tout d’abord, de l’intensité sans ballon, avec une volonté de le récupérer vite et haut. Deuxième équipe de la Ligue des Champions en termes de récupérations hautes (158, derrière le Bayern Munich à 175), les Parisiens sont ceux ayant le plus tiré à la suite de telles séquences (37 tentatives). Les Rouge et Bleu appliquent un pressing à haute intensité sur 56% des ballons touchés par leurs adversaires, largement le plus haut pourcentage d’une équipe ayant atteint au moins les huitièmes de finale. 87% des pressings parisiens sont d’ailleurs réalisés à haute intensité, c’est le plus haut ratio parmi les 36 équipes de la compétition.
La deuxième étape dépend de la première, comme la troisième dépend de la seconde. Après avoir récupéré le ballon, le Paris SG maintient la pression avec le ballon : deuxième formation ayant réussi le plus de passes par match en Ligue des Champions cette saison (632) derrière le Bayern (645), 4e à la possession de balle (62%), le PSG a également enregistré plus de séquences d’au moins 10 passes dans le jeu que toute autre équipe cette saison (307).
Une maîtrise qui permet de se rapprocher du but et de multiplier les occasions. Les hommes de Luis Enrique sont ceux ayant le plus tiré (298 frappes) et cadré (111 fois) en C1 2024/25, mais ont longtemps manqué de réussite devant, avant de retourner la situation en leur faveur. Depuis le match contre City le 22 janvier, le Paris Saint-Germain affiche la plus grande surperformance entre ses buts et ses Expected Goals (+5.0 – 27 buts pour 22.0 xG), alors qu’il enregistrait l’écart négatif le plus large dans le domaine avant cette rencontre (-5.2 – seulement 6 buts pour 11.2 xG).
Si le collectif dépasse les individualités, la star de l’équipe parisienne est peut-être son entraîneur. Du moins l’expérience parle pour lui : désormais 20e entraîneur le plus capé de la compétition (61 rencontres, comme Roberto Mancini), Luis Enrique est aussi celui affichant le plus haut ratio de victoires parmi ceux ayant dirigé au moins 50 matchs depuis le banc de touche (64% – 39/61, pour 6 nuls et 16 défaites).
Surtout, l’Asturien a l’habitude des grands rendez-vous. Il a gagné chacune des 10 finales en un match de sa carrière de coach en club (11/13 en comptant tous types de finales), n’échouant en effet qu’en Supercoupe d’Espagne 2015 en match aller-retour, et en finale de Ligue des Nations 2021 avec l’Espagne contre l’équipe de France. Le vainqueur de la Ligue des Champions 2015 pourra-t-il rejoindre Pep Guardiola, seul manager de l’histoire à avoir enregistré deux fois le triplé championnat-coupe-C1 ? Réponse samedi.