Bien qu’actuellement 2e de la phase de ligue en Ligue des Champions après ses deux succès, le Stade Brestois 29 semble pouvoir encore faire mieux dans le domaine du jeu. Car cette entame historique sur la scène européenne a été réalisée sans Pierre Lees-Melou, son maître à jouer.
Après ses 45 premières minutes de la saison contre le HAC avant la trêve (2-0, J7), Eric Roy s’était fendu d’un sobre : « Plutôt bien, pour un premier match ». Il attendait pourtant depuis longtemps le retour de son métronome.
Samedi dans le derby, PLM a permis aux siens de rester sur une note positive contre le Stade Rennais (1-1), avec 63 ballons touchés, 81% de passes réussies et surtout 11 ballons récupérés en 74 minutes. « J’étais content de revenir mais je n’étais pas encore prêt physiquement à tenir tout le match. C’était prévu. C’était plutôt bien mais pendant les dix premières minutes, j’ai un peu avalé la trompette. Je n’arrivais pas à choper le deuxième souffle. », a reconnu le milieu brestois.
Victime d'une fracture de fatigue au péroné droit début mai, qui avait nécessité la pose d'une plaque et une greffe osseuse, sa durée d'indisponibilité avait initialement été estimée à trois mois par le staff, soit quasiment jusqu'à la reprise.
Mais de semaine en semaine, le coach des Bretons avait sans cesse repoussé le retour de Lees-Melou dans le groupe, tout en reconnaissant que, sur le plan strictement médical, il n'y avait plus de contre-indication.
Cette trop longue attente avait même fini par générer des rumeurs, reprise par des médias influents, évoquant une mauvaise volonté du joueur, liée à son transfert avorté l'hiver dernier à Rennes, mais qualifiées de « conneries » par l'intéressé lui-même, après son retour.
« J'ai encore quelques vibrations mais le plus dur est passé », avait-il assuré au moment de son retour.
Avec 54 ballons touchés, 7 récupérés, 90% de passes réussies et une frappe -- du gauche, sa jambe « intacte » -- de peu à côté, PLM avait rassuré tout le monde, lui compris, en faisant à nouveau étalage de sa palette très complète lors de la seconde période face au Havre.
« Il est capable de gérer le ballon, il est capable de gérer le tempo du match. Il est capable de jouer court, il est capable de jouer long, même si on ne l'a pas trop vu aujourd'hui sur du jeu long parce qu'il est encore en train, je pense, de se protéger », avait détaillé Roy.
« Et puis surtout (...), il est capable d'être vraiment un joueur qui casse les attaques adverses », a renchéri le technicien.
« Il a besoin de retrouver du rythme mais il a un volume de jeu qui lui permet, déjà dans l'anticipation, souvent, de récupérer les ballons, et après, même dans les pieds des adversaires, d'en récupérer aussi. Et donc ça soulage forcément une charnière qui a besoin d'être sécurisée », a reconnu Roy, dont la défense a été un peu le maillon faible en Ligue 1 McDonald’s.
Dans un début de saison saucissonné par les trêves internationales, le club breton (11e en Ligue 1 McDonald's) est lancé dans une série de six matchs en 23 jours : ce qui pourraient être un tournant.
Il faudra évidemment encore doser le temps de jeu qui pourra être dévolu à celui qui faisait partie, l'an passé, de l'équipe-type de la Ligue 1 McDonald’s et avait emmené les Ty Zefs à une historique 3e place.
Pierre Lees-Melou a pourtant reconnu avoir souvent eu des fourmis dans les jambes, que ce soit en voyant ses coéquipiers du SB29 peiner en championnat ou briller en C1.
« On est quand même footballeur, ce qu'on veut c'est être sur le rectangle (...) J'étais resté le premier supporter, mais je suis quand même content d'être revenu », avait-il admis après Le Havre.
« J'ai toujours aussi faim (...) Je ne sais pas si on fera la même saison, mais j'espère qu'on va en profiter un maximum et qu'on ira le plus loin possible dans les deux compétitions », a-t-il annoncé.
Place désormais à la Ligue des Champions avec un choc mercredi contre le champion d'Allemagne en titre, le Bayer Leverkusen : « ça donne envie d’y goûter. Je suis excité d’y être, d’aller au Roudourou. J’espère commencer le match, entendre cette musique... Ce ne sera que du bonheur. »