Quatre matchs avec l’EA Guingamp, quatre buts somptueux… Comment qualifierais-tu tes premières semaines en Ligue 2 BKT ?
Avec l’équipe, je pense que nous faisons un début de saison très encourageant et je pense que nous pouvons faire encore mieux. D’un point de vue personnel, c’est sûr qu'il est difficile d’espérer de meilleurs débuts pour une première saison en Ligue 2 BKT.
Tu t’attendais à réaliser de telles performances ?
Est-ce que je m’attendais à ça ? Non ! Après, nous avons fait une bonne préparation cet été et nous travaillons très bien au quotidien. Cela me permet de continuer ma progression et d’être performant. Donc, forcément, ça fait plaisir d’être récompensé, d’être décisif et d’aider l’équipe de la sorte.
On a l’impression que tu n’as pas eu besoin de période d’adaptation au championnat…
Si ! (Rires) Comme tout le monde, il m’a fallu un peu de temps, mais c’est vrai que ça a été assez rapide. Les dirigeants, le coach, le staff et mes coéquipiers ont facilité mon intégration, et c’est pour cela que mon adaptation a été réussie.
On te découvre donc depuis le début de saison. Peux-tu revenir sur ton parcours ?
J’ai démarré le football à l’Olympique de Saumur, où j’ai joué des débutants jusqu’en U15. En parallèle, j’ai intégré le Pôle Espoirs de Saint-Sébastien, à Nantes, et cela m’a ensuite permis d’intégrer le centre de formation d’Angers SCO. J’y suis resté trois saisons, de U16 à U19, puis je n’ai pas été conservé.
« L’En Avant Guingamp ? J'étais convaincu que c’était le projet idéal pour moi »
C’est à partir de là que tu pars dans les échelons inférieurs ?
Oui ! Je suis parti en National 3, dans un club à côté de chez moi qui s’appelle Avoine-Chinon. J’ai fait cinq saisons, dont deux tronquées par le covid, puis j’ai réussi à passer un cap en allant en National 2, à Chartres. J’ai fait une bonne saison et j’ai signé un cran plus haut, en National, à Martigues. J’y suis resté deux saisons, dont la dernière où on a réussi à faire monter le club en Ligue 2 BKT, avant de choisir de poursuivre ma progression à l’En Avant Guingamp.
Qu’est-ce qui t’a attiré dans le projet proposé par le club ?
J'étais convaincu que c’était le projet idéal pour moi. Mon objectif étant de continuer à progresser, je voulais rejoindre un club pouvant répondre à cela, et c’était le cas de l’En Avant Guingamp. C’est un club qui possède tout ce qu’il faut pour travailler et progresser au quotidien. Les infrastructures sont de haut niveau, et c’est un club emblématique en France… C’est pour toutes ces raisons que m'engager avec l'En Avant Guingamp était le meilleur choix.
Pour ceux qui ne t’ont pas encore découvert, peux-tu décrire ton profil ?
Je suis un milieu de terrain box-to-box assez technique. J’aime attaquer, délivrer de bons ballons à mes attaquants, et j’aime également marquer. J’essaie aussi d’apporter ma pierre à l’édifice défensivement. On va dire que mon rôle est de faire la liaison entre la défense et l’attaque.
Justement, tu es capable d’évoluer à de nombreux postes dans l’entrejeu. Quel est celui où tu te sens le plus à l’aise ?
C’est en tant que relayeur, entre les lignes, là où je joue actuellement. C’est là où je me sens le mieux, où je pense le plus apporter à l’équipe. Mais c’est vrai que je suis capable de jouer un peu plus bas, par exemple, en numéro six. C’est toujours un plus d’être polyvalent.
« Jean-Pierre Papin me félicite après chaque but, surtout s’il ressemble à un de ses buts de l’époque »
Tu as inscrit ton quatrième but vendredi, le quatrième depuis l’extérieur de la surface. D’où vient ta frappe de balle ?
J’ai toujours eu cette capacité à frapper et à marquer de loin depuis petit, que ce soit du pied droit ou du pied gauche. Je l’ai gardée au fur et à mesure des catégories de jeunes et c’est toujours un de mes points forts aujourd’hui. C’est aussi du travail mais j’ai acquis cette certaine maîtrise très jeune.
Est-ce que tu as aussi pu bénéficier des conseils de Jean-Pierre Papin dans le domaine lors de ton passage à Chartres ?
Oui, oui, oui. Clairement, à Chartres, étant donné son passé d’attaquant, il insistait sur la finition, on travaillait beaucoup devant le but, et je lui en suis reconnaissant. Aujourd’hui, il me félicite après chaque but, surtout s’il ressemble à un de ses buts de l’époque. (Rires)
Tu as donc eu le droit à un message vendredi soir ?
Oui ! Il était très heureux de mon but et m’a directement félicité. On a gardé une très bonne relation. Il m’arrive encore de l’avoir au téléphone de temps en temps pour bénéficier de ses conseils. Forcément, c’est moins régulier qu’avant car lorsque c’était mon coach, il m’en donnait tous les jours.
Quels sont ceux que tu gardes le plus en tête ?
Jean-Pierre Papin est une légende du football, alors lorsqu’on échange, je suis très attentif à ce qu’il me dit. Quand il te donne un conseil, tu essaies de l’appliquer. Il insistait beaucoup sur le sang-froid qu’on doit avoir devant le but et sur les zones à chercher pour mettre en difficulté le gardien. Pour lui, c’était simple, mais, pour nous, c’était plus difficile à réaliser. (Sourire)
« C’est sûr que ma carrière est atypique et qu’elle ne suit pas un cursus classique, mais je m’en sers comme une force »
Pour revenir sur ton parcours, que t’ont apporté toutes tes expériences au sein des échelons inférieurs ?
Mon passage du centre de formation d’Angers au monde amateur, à Avoine-Chinon, n’a pas été simple mentalement. Ce n’était plus du tout les mêmes conditions au quotidien. J’avais l’impression de repartir de zéro. J’avais beaucoup moins d’entraînements, les infrastructures n’étaient pas du même calibre... J’ai dû remettre des choses en place pour continuer à progresser dans des conditions différentes. Mais je n’ai pas lâché. J’ai toujours gardé mon objectif de devenir professionnel en tête. Aujourd’hui, avec le recul, je peux dire que toutes ces expériences m’ont rendu plus fort mentalement.
Tu le sens par rapport au joueur que tu es aujourd’hui ?
Oui, très clairement ! Je pense aussi qu’à 26 ans, j’ai acquis plus de maturité. Certes, je découvre le niveau professionnel mais je continue de progresser et d’avancer. Je pense que ce qui m’arrive s’inscrit dans la lignée de ce que j’ai pu montrer ces dernières saisons.
Comment tu expliques que tu n’aies pas réussi à revenir plus tôt dans le monde pro ?
C’est une question difficile. On va dire que c’est le football… Peut-être que sans cette trajectoire, je ne serais pas professionnel aujourd’hui. C’est sûr que ma carrière est atypique et qu’elle ne suit pas un cursus classique, mais je m’en sers comme une force. Je m’en suis toujours servi de cette manière pour passer les échelons les uns après les autres. Je n’oublie pas d’où je viens, et c’est ce qui m’aide à avancer.
« Je sais déjà que je vais devoir confirmer »
Tu ne t’es jamais dit que c’était trop tard pour devenir pro ?
A aucun moment ! Je n’ai jamais douté de mes qualités. Depuis mon plus jeune âge, j’y ai toujours cru. Mentalement, on ne va pas se mentir, c’était dur, mais je n’ai jamais pensé à arrêter. Jamais. Le foot, c’est ma vie ! J’ai toujours été mordu de foot et malgré mon échec à Angers, je n’ai pas lâché. Je me suis toujours dit qu’un jour ça finirait par me sourire. Même si j’ai fait cinq saisons en National 3, j’ai su monter dans le bon wagon quand j’ai rejoint Chartres en National 2. C’est le club qui m’a permis de me montrer et de vite aller en National.
Quels sont tes objectifs pour ta première saison en Ligue 2 BKT ?
J’ai le même objectif chaque saison : progresser. Je travaille chaque jour pour devenir meilleur et aider l’équipe à performer. J’ai toujours vu les choses de cette manière dans tous les clubs où je suis passé.
Tu vas être attendu après de tels débuts…
Forcément ! (Sourire) Mais ça m’est déjà arrivé ces dernières saisons. Ça fait partie du métier. Il faut savoir prendre ces choses en compte. Je sais déjà que je vais devoir confirmer. C’est le football. Il faut confirmer chaque week-end !