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« Au plus près du prêt » : Pour le bonheur des attaquants !

Le poste d’attaquant est celui le plus représenté dans les bilans des prêts. Retrouvez, dans le 3e épisode de notre série, un focus sur les plus grands attaquants prêtés durant leur carrière.
Publié le 26/08/2024 à 09:00
19 min de lecture
Folarin Balogun est le meilleur buteur de l'histoire des joueurs prêtés en Ligue 1 McDonald's.

Pour les attaquants, le passage par la case « prêt » apparaît quasiment comme une étape obligatoire. A la vue des noms de ceux ayant connu lors de leurs jeunes années l’expérience d’une mutation temporaire avant de s’imposer, le prêt semble profitable. Anderson, Niang, Gignac, Sow, Rémy, Giroud, Aubameyang… Parmi les plus récents, on peut citer Kolo Muani ou encore Balogun. Ce dernier est d’ailleurs l’exemple le plus flagrant de réussite. Alors peu connu, l’attaquant international américain avait explosé sous les ordres d'Oscar Garcia puis de Will Still au Stade de Reims.

Quelle a été la méthode de Balogun pour se retrouver à Reims ?

Aucun joueur prêté n’a autant marqué que Folarin Balogun sur une même saison : 21 réalisations sous les couleurs du Stade de Reims en 2022/23. L’attaquant, qui a vu les portes des sélections internationales s’ouvrir à cette occasion (il a opté pour les États-Unis au détriment de l’Angleterre), a vécu un « scénario de rêve », pour le second prêt de sa jeune carrière. Mais pas sans stratégie.

Tout d’abord, le jeune attaquant de 21 ans abordait ce nouveau prêt dans un état d’esprit précis, disposé à faire des sacrifices : « Je voulais sortir de ma zone de confort. Je voulais mettre toutes les chances de mon côté pour apprendre le français, me faire de nouveau amis. Et venir seul te force à t’adapter. Tout cela a été le fruit d’une réflexion ».

Ensuite, celui qui est venu d’Arsenal avait bien pris le temps d’étudier son sujet avant de se décider entre les différentes pistes venant de France, d’Angleterre et d’Allemagne. « J’avais vu comment les autres équipes du championnat jouaient, comment Reims aimait jouer, et j’en étais arrivé à la conclusion que la Ligue 1 serait parfaite pour moi. Je connais mes qualités et j’étais persuadé que je pouvais réussir ici. J’avais vu qu’il y avait beaucoup de transitions rapides ».

Mais pas seulement pour cela. « Reims m’a dit que j’allais devoir prouver que je mérite ma place et que si je méritais, alors bien sûr, je jouerais. Certains clubs te disent seulement ce que tu veux entendre pour te convaincre de signer mais ce n’est pas le cas ici. Je savais que si je venais à Reims et que je me montrais performant à l’entraînement, ce dont je me savais capable, j’allais jouer en match. »

Encore jeune et peu connu, Balogun est au final parvenu à faire deux fois mieux qu’un objectif fixé en début de saison par son ami Nicolas Pépé (10 buts)… Comme l’a dit Thierry Henry, qui l’avait découvert chez les Gunners, il a trouvé à Reims « l’opportunité de se montrer ». « Ça peut vite commencer à monter pour lui » avait-il prédit après ses premières apparitions convaincantes.

Deuxième du classement des buteurs prêtés avec ses 20 buts lors de sa saison olympienne (2016/17), Bafé Gomis (prêté sans option d’achat) avait profité de sa situation de l’époque à Swansea pour rejoindre son club de cœur l’espace d’une saison. "J’avais bien fait comprendre à mes dirigeants que je voulais seulement aller à Marseille. Des clubs anglais et d’autres plus exotiques se sont manifestés. J’ai toujours mis mon veto. Quand j’ai vu que ça n’avançait pas, j’ai fait un effort. Je voulais aussi montrer que ce n’était pas qu’une histoire financière et que je voulais vraiment rentrer au bercail et relever ce défi. ».

Sony Anderson, 6 mois de folie !

Comment l’OM a-t-il déniché l’une des plus grandes trouvailles arrivées en prêt dans l’histoire du championnat de France ? 

Sonny Anderson a inscrit 16 buts en 20 matchs dans l’élite en 1993/94. Le 3e meilleur total des buteurs en prêt, mais sans doute le plus performant de tous. Un joueur que souhaitaient recruter Benfica et le Borussia Dortmund pour concurrencer le Bayern d’Elber. Mais évoluer au sein du club champion d’Europe en titre autour de grands joueurs a contribué à le convaincre.

" L'OM est le déclencheur de toute ma carrière "

« C’est tout simple, j’avais disputé un match amical face à l’OM à Genève, et j’avais réussi à faire un bon match. A partir de là, il y a eu des négociations pour un prêt car l’OM ne pouvait pas me recruter. On a trouvé un accord pour que le Servette paye une partie de mon salaire, car l'OM ne pouvait pas payer la totalité. Il a dit ok, qu'il me prêtait six mois et que je devais faire le maximum pour faire un gros transfert l'été suivant. Je ne pouvais pas dire non à l'OM. Je suis parti au mois de novembre pour remplacer Alen Bokšić. Comme j’avais fait bonne impression, Bernard Tapie m’a fait confiance pour un prêt de 6 mois. »

Comme un poisson dans l’eau du Vieux Port (16 buts en 20 matchs), Sonny Anderson, qui n’était pas encore Sonnygol et un inconnu dans son pays, s’est rappelé combien cette décision de rejoindre l’OM a été décisive : « Marseille, c'était mes débuts en France. J'ai pu réaliser ce que j'ai fait à Monaco ou Lyon car il y avait d'abord eu Marseille. C'est le déclencheur de toute ma carrière. »

A la fin de la saison marseillaise, Anderson contribue à la 2e place obtenue, mais le club est rétrogradé. « Je serais resté si le club était resté en Ligue 1 », a déclaré le Brésilien en 2020 au Phocéen. C’est finalement Monaco qui a profité de ce talent révélé pour succéder à Klinsmann. Le joueur avait révélé que le PSG l’avait aussi contacté mais ne proposait qu’un prêt d’un an. Pour un tel joueur, le prêt ne pouvait véritablement durer plus de six mois.

Valère Germain, partir pour mieux revenir

Pour d’autres buteurs, et comme pour les autres postes, c’est la concurrence qui peut conduire à choisir l’exil. C’est l’aventure connue par  Valère Germain. Monégasque depuis toujours à l’époque, l’attaquant a opté pour un départ temporaire chez le voisin niçois. Pour revenir et y devenir un cadre. En 2014/15, Germain voit la concurrence s’intensifier sur le Rocher et son temps de jeu fondre… A cela s’ajoute à l’été 2015 l’arrivée dans le groupe professionnel d’un certain Kylian Mbappé.

« Je voyais des joueurs arriver et j’étais toujours considéré comme le petit jeune du centre alors que j’ai 25 ans. Il fallait que l’on me voit autrement. Pour cela, il fallait que j’aille ailleurs. […] J'ai eu du mal en partant mais je savais que c'était le bon choix. », a confié à l’époque le Niçois d’une saison : sa plus prolifique en Ligue 1 McDonald's (14 buts). Si le joueur formé à l’ASM ne se voyait pas quitter les Aiglons au bout d’an, l’AS Monaco et Leo Jardim ont su trouver les mots pour rapatrier leur joueur. « C’est un sentiment de revanche. J’ai envie de refaire une saison pleine comme sous l’ère Ranieri », reconnaissait l’attaquant français.

Une fois de retour après une saison très réussie, Valère Germain est exaucé. Révélant un état d’esprit irréprochable (il affichait le taux de masse graisseuse le plus bas de l’effectif à la reprise en juin 2016), il retrouve un meilleur statut au sein de l’attaque monégasque avec du temps de jeu et 10 buts inscrits en championnat lors de la saison suivante, celle du sacre (16/17). Allant même jusqu’à hériter plusieurs fois du brassard de capitaine et à souvent former la paire d’attaque avec Mbappé ou Radamel Falcao.

Classement des buteurs des joueurs en prêt en Ligue 1 McDonald's (partis à l’issue du prêt) :

Folarin Balogun (SdR, 22/23) : 21 buts
Bafétimbi Gomis (OM, 16/17) : 20 buts
Sonny Anderson (OM, 93/94) : 16 buts
Anthony Modeste (SC Bastia, 12/13) : 15 buts
Valère Germain (OGC Nice, 15/16) : 14 buts
Moïse Kean (PSG, 20/21) : 13 buts
Arnaud Kalimuendo (RCL, 21/22) : 12 buts
Kaba Diawara (OGC Nice, 02/03) : 12 buts
Bruno Rodriguez (RC Lens, 00/01) : 12 buts
Leonardo Rodriguez (Toulon, 91/92) : 12 buts
Lucas Barrios (MHSC, 14/15) : 11 buts
Fernando Morientes (ASM, 03/04) : 10 buts
Pegguy Luyindula (AJA, 05/06) : 10 buts
Carlos Eduardo (OGC Nice, 14/15) : 10 buts
Amara Simba (AS Cannes, 90/91) : 10 buts
Eric Cantona (MHSC, 89/90) : 10 buts
Islam Slimani (AS Monaco, 19/20) : 9 buts
Wahbi Khazri (SRFC, 17/18) : 9 buts 
Modibo Maïga (FCM, 14/15) : 9 buts
Majeed Waris (VAFC, 13/14) : 9 buts
Wason Renteria (RCSA, 07/08) : 9 buts
David Gigliotti (ESTAC, 06/07) : 9 buts
Patrice Loko (FC Lorient, 98/99) : 9 buts
Xavier Gravelaine (RCSA, 94/95) : 9 buts
Abedi Pelé (LOSC, 89/90) : 9 buts
Cheick Diabaté (FC Metz, 16/17) : 8 buts
Gianni Bruno (SC Bastia, 13/14) : 8 buts
Nelson Oliveira (SRFC, 13/14) : 8 buts
Djibril Cissé (OM, 06/07) : 8 buts

Les buteurs en quête d’expérience

Randal Kolo Muani, le prêt qui a tout lancé

S’il avait déjà connu ses premières minutes en pro avec le FC Nantes (18/19), Randal Kolo Muani a véritablement lancé sa carrière à l’occasion d’un départ en prêt du côté de Boulogne-sur-mer. Le jeune joueur est repéré en région parisienne en 2015 par le FC Nantes : « Un de ces joueurs qui ne courent pas les rues ». Barré chez les Canaris malgré de belles prestations avec la réserve, RKM a un déclic en passant par le National, sous les ordres des anciens Nantais Laurent Guyot et Aurélien Capoue. Pourtant, tout n’a pas été parfait avec deux rouges lors des 8 premiers matchs… Après ce faux-départ, l’attaquant a affiché un tout autre visage.

De retour au FCN, la direction nantaise ne se projette toujours pas avec lui et envisage un nouveau prêt à Boulogne, cette fois avec une option d’achat. D’autres prétendants de Ligue 2 BKT se montrent aussi intéressés. Mais finalement, la force de persuasion de ses formateurs, Pierre Aristouy et Samuel Fenillat, lui permet d’intégrer le groupe pro de Christian Gourcuff. Randal Kolo Muani a alors sa chance. A 22 ans, l’attaquant devient l’atout offensif numéro 1 de l’équipe nantaise avec une première saison bouclée à 9 buts et 37 apparitions en Ligue 1 et une contribution au maintien du FC Nantes lors des Barrages.

Une réussite sans aucun doute construite du côté de Boulogne. Comme le rappelait son coach de l’époque Laurent Guyot : « On fait partie des équipes avec une obligation de résultat qui recherchent des jeunes joueurs avec un potentiel au-dessus. Lui, l’était, clairement. Rapidement, les adversaires ont compris que pour l’arrêter, il faudrait qu’ils fassent faute. » Ce qui a endurci un joueur pouvant traîner sa nonchalance. Même analyse pour Sylvain Ripoll qui l’a sélectionné chez les Bleuets à son retour à Nantes, en octobre 2020 : « Je pense qu’il est revenu de Boulogne avec beaucoup plus d’atouts et d’arguments. Ça a été un choix de carrière intelligent. »

L’actuel attaquant des Bleus n’est pas le seul exemple de buteurs partis répéter leurs gammes en National. Cela a été le cas d'André-Pierre Gignac, à ses 20 ans du côté du Pau FC lors de la saison 2005/06, d'Olivier Giroud à Istres un an après (14 buts), d'Emiliano Sala à Orléans en 2012/13 avec 18 buts au compteur en fin de saison, de Nicolas Pépé (également dans le Loiret trois saisons plus tard), de Gaëtan Laborde au Red Star (14 buts en 13/14) ou encore de Denis Bouanga à Strasbourg (15/16).

APG, un prêt tremplin en National

Avant lui aussi de connaître un avenir en Bleus ou encore de remporter le titre de meilleur buteur de Ligue 1 McDonald's, André-Pierre Gignac  est donc passé par la case National lors d’un prêt. Auteur de 8 buts en 20 matchs, APG a bien résumé l’effet bénéfique de ce choix de carrière : « Cette saison de transition a totalement relancé ma carrière. Grâce à Pau, j’ai retrouvé du temps de jeu et de la confiance. Le National, c’est un vivier de talents. Dans mon cas, ça a été un tremplin ». Notamment sur le plan mental pour celui qui a reconnu s’être « pris pour Ronaldo », après un premier but après 30 secondes de jeu en Ligue 2. « Je croyais que j'allais faire la différence tout seul. Le coach m'a remis les idées en place en me sortant du groupe ».

De joueur considéré comme « pataud » par Christian Gourcuff sur les pelouses de Ligue 2, Gignac est revenu tout bousculer en Ligue 1 à son retour sous les ordres du tacticien breton. Malgré une 4e place dans la hiérarchie des attaquants merlus, le Français a profité d’une brèche (Fiorèse blessé, Marlet hors de forme) pour se révéler aux yeux de tous avec un triplé mémorable contre Nantes pour sa première apparition dans l’élite.

'' TOut le monde disait que je n’étais qu’un sprinter "

PEA, au commencement : les prêts

Pour  Pierre-Emerick Aubameyang, tout a débuté par des prêts successifs à partir de ses 19 ans, à Dijon, Lille, Monaco et enfin Saint-Étienne. Tous depuis l’AC Milan. L’apprentissage a été long et difficile pour celui qui vient de boucler une saison à 30 buts toutes compétitions confondues avec l’OM après avoir été sacré meilleur buteur de Bundesliga et de Premier League en carrière.

« Au début de ma carrière, tout le monde disait que je n’étais qu’un sprinter… Tu essaies de faire de ton mieux, mais même au sein de ton club, des gens disent que tu n’es pas assez bon pour jouer au football », se souvenait PEA il y a peu. Autant de prêts qui ont tout de même forgé le Gabonais. Au Dijon FCO, il débute en professionnel avec un statut de titulaire en Ligue 2 BKT. Son passage au LOSC lui a servi car il y a découvert la Ligue 1 McDonald's et la Coupe d’Europe (Ligue Europa). Dans le Nord, Aubameyang a aussi été placé sur la droite, « ce qui a étoffé mon jeu ». Sans toutefois convaincre, le club lillois ne levant l’option d’achat prévue dans le prêt.

Passer des Rossoneri à Dijon peut paraître un choix de carrière surprenant, même pour un jeune joueur qui n’évolue qu’avec la réserve milanaise. « A ce moment de ma carrière, quand tu regardes cette équipe du Milan, si tu es réaliste avec toi-même, tu sais que c’est compliqué d’y jouer. Donc pour moi, c’était clair. C’est moi qui ai demandé à partir, parce que le club voulait que je reste faire une saison en plus et m’entraîner avec les pros ». PEA quitte donc l’Italie où il côtoie les Seedorf, Ronaldo et Kaka « sans aucun pincement au cœur ». En effet, il y a gagne « beaucoup de temps, trouve du rythme et de la confiance ».

Une réussite en Bourgogne qui conduit le fils de Pierre Aubame à tenter l’aventure à l’échelon supérieur du côté du LOSC. Là-bas, le joueur semble parfois réduit à sa vitesse de course, et Rudi Garcia ne l’utilise plus à partir de mars. « C’était ses premiers pas en Ligue 1. Il avait 20 ans. On voyait bien qu’il allait devenir un très bon joueur, peut-être pas le joueur d’aujourd’hui, mais c’est grâce à lui parce qu’il a beaucoup travaillé », se souvenait l’ex-coach des Dogues. Rudi Garcia qui a par ailleurs avancé les raisons de cette expérience mitigée : « On jouait en attaques placées, pas beaucoup d’espaces, il a beaucoup joué en Europa League. Et c’est l’équipe qui allait être championne la saison d’après. Avec Gervinho, Hazard, De Melo et Frau, il y avait du monde devant ».

Sur le Rocher, idem. Au début, PEA est utilisé par Guy Lacombe. Mais au remplacement de ce dernier par Laurent Banide, il disparaît de l’équipe et quitte le club en fin de mercato d’hiver. « A l'entraînement, je vois qu'il a tout pour être un bon attaquant", racontait Lacombe dans 20 Minutes. « Physiquement, il avait un potentiel énorme avec des appels incessants et une capacité énorme à répéter les efforts. » A 21 ans, et pour la première fois de sa carrière, l’attaquant devient titulaire en Ligue 1 pour former un trio d’attaque avec Park Chu-Young et Frédéric Bulot. Et donc sous Banide, l'ASM casse son prêt le 31 janvier. « Après deux mois, j'ai pourtant prévenu mes dirigeants qu'il fallait lever l'option d'achat », se rappelait Guy Lacombe. « En match il était maladroit. Techniquement, il ratait des choses. Mais je voyais bien qu'à l'entraînement, il n'avait pas de problème. Dans la sensibilité du pied, il était juste. Mais, en Ligue 1, il avait une ouverture trop ample ou un corps en retrait. »

« C'est une question de gestion des émotions, de confiance. Parce que le talent, il l'avait », se souvenait l’ex-coach monégasque. Cela, Aubameyang l’a appris lors de son 4e et dernier prêt à l’ASSE. Pas lors de premiers mois laborieux, mais dans la durée. Après onze premiers mois très moyens, l'ASSE de Christophe Galtier l'engage pour de bon. « J’ai changé d’état d’esprit et quand je suis arrivé à Saint-Étienne, j’étais content parce que Christophe Galtier m’a donné de la confiance et ça a tout changé dans ma carrière. C’est là que j’ai commencé à marquer des buts », s’est remémoré PEA. En effet, il a signé son premier triplé trois semaines après avoir paraphé son contrat en faveur des Verts…

Loïc Rémy, une révélation malgré la descente

Parmi les attaquants internationaux, Loïc Rémy fait partie de ceux qui se sont fait une place grâce à un prêt. Il est aussi l’exemple que les intentions et les envies peuvent changer à cette occasion. Car à la base, l’attaquant était parti « pour revenir plus fort à Lyon. » Au final, il n’a plus jamais porté les couleurs de son club formateur.

En apprentissage à l’Olympique Lyonnais, l’attaquant a vite séduit lors de son rapide passage au RC Lens (6 mois). Dès son premier match, Rémy trouve le chemin des filets et « la confiance s’installe ». De quoi sécher ses larmes après avoir quitté le cocon familial pour aller dans le Nord.

Plus que ses stats (3 buts en 10 matchs), Rémy affiche vitesse et qualité de dribble, malgré la descente du club en fin de saison. Ce qui lui permet dans le même temps de s’imposer chez les Espoirs. Une exposition qui débouche dès l’été suivant sur un premier transfert à l’OGC Nice, qui s’était fait souffler le joueur quelques mois plutôt par les Lensois.

Niang, le prêt de la dernière chance ?

Sacré meilleur buteur de Ligue 1 en 2010 avec l’OM, Mamadou Niang a eu besoin d’un prêt pour se révéler pleinement. C’est sous la houlette de Jean Fernandez du côté du FC Metz en Ligue 2 que le Sénégalais a grandi et pris confiance. Car jusqu’à ses 23 ans, la carrière du joueur ne décollait pas. Associé pendant cinq mois à Adebayor, Niang a contribué à la remontée des Grenats (2002/03). « Sans lui, on ne montait pas », a même estimé le coach messin. Mais en fin de saison, les Messins ne peuvent le conserver face à la concurrence. Signe d’un premier tournant pour le buteur. Tout ça alors qu'Alain Perrin et l’ESTAC ont fini par ne plus vouloir de lui et que le joueur, devenu courtisé, avait été viré du centre de formation du HAC quelques années auparavant. Après une confirmation dans l’élite à Strasbourg, Niang atteint les sommets à l’OM… De nouveau grâce à son ange gardien, Jean Fernandez, qu'il rejoint à l'été 2005. « J’ai tellement insisté pour l’avoir. Les dirigeants ont cédé ».

Un autre meilleur buteur sénégalais de Ligue 1 a vu sa carrière changer de tournure à l’occasion d’un prêt. Il s'agit de Moussa Sow, goleador du LOSC en 2010. Habitué à briller en réserve ou lors de bouts de matchs avec le Stade Rennais pendant trois saisons, l’attaquant de 19 ans a également opté pour la Ligue 2. A Sedan, l’ancien champion d’Europe U19 en 2005 trouve son bonheur, à savoir du temps de jeu et des filets qui tremblent. Là-bas, José Pasqualetti le fait beaucoup travailler dans la finition, ce qui pêchait au SRFC. Ses 10 buts inscrits peinent à totalement convaincre son club formateur, mais le vent a tourné pour Moussa Sow et souffle à présent dans la bonne direction. L’attaquant profite de la blessure de Briand et du départ de Wiltord pour avoir sa chance et prouver qu’il a bien grandi en passant par Sedan.

Falcao, ressuscité après des prêts ratés

Enfin, à l’inverse, des attaquants (même de très grands) peuvent découvrir le prêt dans la seconde partie de leur carrière. Cela a été le cas de Radamel Falcao. Un an seulement après son arrivée à l’AS Monaco, le joueur a fait part de son envie de rejoindre Manchester United en prêt. Si celui-ci, ainsi que le suivant à Chelsea la saison suivante (2015/16), ne sont pas concluants, ils permettent à « El Tigre » de revenir sur le Rocher pour triompher, en apportant au club le titre de champion de Ligue 1 McDonald's 2016/17 avec le brassard de capitaine. L’attaquant est même transfiguré. « Quand un club comme Monaco fait un pari aussi grand que celui qu’il a fait avec moi, il veut un retour sur investissement », expliquait l’attaquant colombien à son retour en Principauté.  Quatre ans après son arrivée, il a donc été exaucé avec l’un des plus grands come backs de l’histoire.

Djibril Cissé, blessé mais quand même prêté

Djibril Cissé a, lui aussi, connu le prêt. Et dans des circonstances très particulières, en arrivant à l’OM en provenance de Liverpool. Et non pas en raison de sa première grosse blessure avec les Bleus en juin 2006. « Chez les Reds, Rafael Benitez a d’autres plans pour son équipe, et je me retrouve sur le marché des transferts. Très rapidement, je dis que la seule équipe où j’accepterai de signer, c'est Marseille. Pape est enchanté par l’idée, José Anigo aussi. », a expliqué Djibril Cissé sur les conditions de sa venue à Marseille. Mais cela s’est transformé en prêt de l’inconnu pour l’international français de 25 ans, victime quelques jours avant l’officialisation de son arrivée d’une double fracture tibia-péroné. Malgré ce coup d’arrêt, le président Pape Diouf a tenu sa parole sans rien remettre en cause et le prêt a été conclu. Lors d’une saison 2006/2007 débutée seulement en décembre après sa rééducation, le natif d’Arles a réalisé un rêve, celui de porter le numéro 9 de JPP. Grâce à Pape Diouf.