Bilan

Pourquoi la Ligue 1 McDonald’s marque-t-elle plus de buts ?

La saison a confirmé un jeu toujours plus tourné vers l’offensive en Ligue 1 McDonald’s, ce qui a permis de signer la meilleure moyenne de buts depuis la saison 1978/79. Analyse de cette tendance marquant une évolution vers des matchs plus spectaculaires.
Rédaction
Publié le 26/05/2025 à 08:14
5 min de lecture
Mika Biereth a signé un triplé lors de l'un des deux matchs à huit buts cette saison en Ligue 1 McDonald's (ASM-FCN, 7-1).

Cela faisait 46 ans que la Ligue 1 McDonald’s n’avait pas affiché une moyenne de buts par match aussi élevée (3 vs 2,98). A cette époque, les fers de lance s’appelaient Carlos Bianchi (PSG), Delio Onnis (AS Monaco) et Eric Pécout (FC Nantes) : tous trois ayant inscrit au moins 22 buts dans un classement des buteurs comptant six joueurs à plus de 20 unités.

Si lors de cette saison 2024/25, seuls les deux premiers du classement des buteurs ont réussi cette performance (Dembélé et Greenwood, 21 buts), avec en marge la superbe phase retour de Mika Biereth à l'AS Monaco (13 buts en 16 matchs), la réussite offensive collective de la Ligue 1 McDonald’s a été historique avec 2,98 buts/match, soit 911 réalisations en 206 matchs. 

Et parmi les saisons à 18 clubs, celle achevée le 17 mai dernier par un joli 38 buts (record de la saison) affiche le plus haut total depuis 1969/70 (973).
 

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Parmi les meilleurs en Europe

Performance qui place la Ligue 1 McDonald’s en bonne position sur la scène européenne, faisant mieux que la Serie A (2,54 buts/match) et LaLiga (2,62 buts/match), et se trouvant au niveau de la Premier League (2,93 buts/match), quand les championnats de Belgique (2,62) et du Portugal (2,57) sont en retrait. Seule la Bundesliga affiche une moyenne supérieure (3,13). C’est d’ailleurs cette philosophie d’un championnat historiquement très offensif, où l’on joue pour gagner, qui perce en France.

STAT :

Le Paris SG a inscrit 92 buts. Seules deux équipes ont plus marqué sur une saison de Ligue 1 McDonald’s à 18 clubs : Lille (102) et Marseille (95) en 1948/49.

Le spectacle a été au rendez-vous dans l’hexagone tout au long de la saison avec par exemple un nombre de rencontres à plus de trois buts inscrits en forte progression. En 24/25, 108 matchs entrent dans cette catégorie des rencontres spectaculaires, soit 20 supplémentaires par rapport à la saison dernière. Parmi ceux-là figurent 27 rencontres à au moins 6 buts marqués (vs 16 en 23/24), avec en tête de classement les AS Monaco-FC Nantes (7-1) et OGC Nice-AS St-Etienne (8-0).

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Alors quels éléments statistiques permettent d’expliquer cette tendance installée qui voit la Ligue 1 McDonald’s avoir une moyenne de buts en hausse ?

Attaque : Les nouvelles tendances

L'exercice 2024/25 a accentué la tendance en place depuis plusieurs éditions. A savoir une prise de risque plus importante de la part des équipes en Ligue 1 McDonald’s.

STAT :

L’OM est l’équipe qui a surperformé le plus cette saison selon le modèle des Expected Goals avec un différentiel de presque 9 entre ses buts et leur valeur xG (8.94 - 74 buts, 65.06 xG).

Tout d’abord, les équipes jouent un peu plus haut sur le terrain, s'avançant en moyenne de 2 mètres en dix ans.

Ensuite, les formations dans leur ensemble tentent moins de tirs de loin (passant de 9 à 8/match), mais plus de tirs dans la surface (de 16,6 à 17/match), cela n'a pas affecté le nombre de total de tirs, mais cela a une influence positive sur l'efficacité. Depuis la saison 20/21, le pourcentage de tirs convertis en but atteint des sommets (> à 11%), connaissant son plus haut au cours de cette saison (11,9%).

Si le nombre de tirs et donc d’occasions reste comparable, les clubs se sont montrés davantage efficace au cours de la saison pour notamment inscrire 85 buts de plus qu’en 2023/24. 

En parallèle, la saison qui vient de s'achever voit une nette hausse du nombre de buts à la suite d'une contre-attaque, cela peut signifier que les équipes osent davantage s'exposer quand elles attaquent, quitte à concéder des buts.

Sur contre-attaque, le nombre de réalisations a bien considérablement augmenté par rapport aux précédentes saisons, atteignant les 108 unités ! Un score en progression de 74% vs la saison dernière. Et même par rapport aux saisons à 20 clubs et comptant 380 matchs (soit 74 de plus), il s’agit d’un total record.

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Avec cette philosophie offensive en place, les 18 formations de l’élite sont parvenues à se montrer plus dangereuses en se créant un nombre de grosses occasions record. En 24/25, il y a eu en moyenne 5,26 grosses occasions par rencontre : un chiffre en progression de 24% par rapport à la saison dernière. 

Cette tendance à en obtenir davantage se vérifie depuis trois saisons, mais la saison fraîchement écoulée franchit un nouveau cap avec en volume 309 grosses occasions supplémentaires en un an.

Se créer ne signant pas forcément marquer, il faut aussi observer la capacité à convertir en but ces grosses occasions. Et ici encore, la saison 24/25 a vu 112 buts supplémentaires être inscrits sur ce type de phase de jeu que la saison précédente.

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STAT :

Face à Lens le 4 mai, l’OL a touché 75 ballons dans la surface adverse, soit le plus haut total pour une équipe dans un match de Ligue 1 McDonald’s depuis qu’Opta collecte ces données (2006/07).

Un temps de jeu effectif parmi les meilleurs d’Europe

Pour se créer des occasions et marquer, plus les équipes disposent de temps de jeu mieux cela est. Et cette saison, la Ligue 1 McDonald’s affiche des données que seul le championnat néerlandais a battu, de peu. 

Cette saison, un match de l’élite a eu 56’40 de temps de jeu effectif, seulement deux secondes de moins qu’en Eredivisie, mais 1’35 de mieux que la Bundesliga, 2’04 que la PL, 3’04 que la Serie A et 3’16 que LaLiga.

Ainsi, le resserrement de l’élite avec le passage à 18 clubs lors de la saison 2023/2024 a conduit les équipes à se porter encore davantage vers l’attaque. Et pour cela, le PSG et l’OM ont joué le rôle de locomotive cette saison.

D’où viennent les buts ?

Par rapport à la saison passée où les matchs de seulement quatre clubs (PSG, ASM, Lorient et OL) avaient cumulé plus de 100 buts au total, ce sont 11 formations dont les rencontres ont dépassé ce cap.
 

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