Tanguy, dans quel état d’esprit abordez-vous cette fin de saison ?
L’objectif est de faire bonne figure lors des deux matchs qui nous restent, même si on connaît déjà l’issue. Ensuite, on va préparer la saison prochaine et se tourner vers les nouveaux objectifs. Nous avons bien commencé avec le nouveau coach (Zoumana Camara), qui a de bonnes idées à mettre en place. Ça donne de l’espoir.
Vous vous projetez donc avec le Montpellier HSC la saison prochaine en Ligue 2 BKT.
Aujourd’hui ce qui est prévu, c’est de rester au club. Même si tout peut aller très vite dans le foot.
Quel regard portez-vous sur cette saison très difficile qui se termine ?
C’est un sentiment douloureux. C’est dur de voir le club descendre. Ça m’a fait un pincement au cœur, surtout pour les 50 ans du Montpellier HSC. Tous les joueurs nous nous sentons gênés vis-à-vis du président, car il nous soutient et nous protège à chaque instant. On n’a pas fait la saison que l’on devait faire…
Vous parliez de reconnaissance envers le MHSC et Laurent Nicollin à votre arrivée il y a an et demi…
J’étais dans une situation compliquée, car le temps commençait à être long (sans contrat pendant six mois) et le club est venu à moi. C’était une période très compliquée, comme une forme de dépression. Aujourd’hui, j’ai envie de me battre pour faire remonter le club. Il y a forcément des interrogations, car je ne connais pas la Ligue 2 BKT.
Comment cela se passe-t-il avec Zoumana Camara ?
Avec le coach, nous savons ce que nous avons à faire. Il met des choses en place. Je vois que le groupe adhère bien. C’est très positif pour nous et ça sera bénéfique pour la saison prochaine. Tactiquement, il y a du changement. Sa philosophie est basée sur un jeu passes et de possession. C’est le b-a.ba. « Papus » a été formé au PSG, donc il a cette approche du jeu. On ne dit pas que l’on va jouer comme le PSG, mais tout du moins s’en inspirer.
Vous évoquiez de l’espoir pour l’avenir avec la venue de ce nouveau coach.
C’est un peu compliqué. D’un côté, on sait que l’on est condamné, mais aussi on sent une nouvelle dynamique avec « Papus ». Quand il y a un nouveau coach, les joueurs veulent toujours faire bonne figure. Il y a de l’intensité à l’entraînement. Son message est très clair. Il nous a montré ce qu’il voulait d’une façon un peu différente de ce que l’on a connu auparavant.
Et avec Zoumana Camara vous avez en commun le PSG…votre adversaire samedi.
On n’a pas encore trop parler du PSG tous les deux, mais ça viendra sans doute.
Quels souvenirs gardez-vous de votre formation là-bas ?
Le PSG m’a tout donné. Ils m’ont appris le football de possession, la technique, la tactique…Tout était parfaitement mis en place pour bien apprendre. Mon meilleur souvenir est ma dernière saison avec Thiago Motta. Il nous a fait passer un cap à chacun d’entre nous. Cela a été un grand changement, surtout tactiquement. Il nous faisait confiance. L’expérience en « Youth League » a été déterminante, même si nous n’avons pas fait un grand parcours. En championnat, on maîtrisait. On avait toujours le ballon et on se créait aussi beaucoup d’occasions.
« Pas surpris par Guirassy »
Vous êtes ensuite parti en Allemagne, à Stuttgart. Vous y avez côtoyé de grands attaquants comme Mario Gomez ou encore Serhou Guirassy, qui accomplit une saison d’exception à Dortmund.
Guirassy ne me surprend pas. Moi qui l’aie vu au quotidien à Stuttgart, je ne suis pas choqué par ce qu’il réussit à faire. C’est un joueur extraordinaire ! Dès sa première saison, il a réussi à nous maintenir et à bien finir au classement des buteurs sans jouer tous les matchs (11e avec 11 buts). Il est dans la continuité de ces performances.
Et Mario Gomez ?
J’avais 18 ans en arrivant et lui était dans sa dernière saison (2019/20). Il voulait faire remonter le club, ce qu’il a réussi à accomplir. J’étais un gamin, je restais sur le côté, mais lui communiquait beaucoup avec moi. Il me prodiguait des conseils sur ma capacité à éliminer. Il me disait d’y aller quand j’étais les 30 derniers mètres. Il faisait tout pour me mettre dans les bonnes conditions. Il parlait peu dans le vestiaire, mais sur le terrain il n’hésitait pas à venir me voir. J’aimais beaucoup !
Et vous communiquez en allemand avec lui ?
Oui. Apprendre une nouvelle langue n’était pas compliqué pour moi, car je sortais tout juste de l’école. Au bout de trois mois, je n’ai plus eu besoin de mon traducteur. Tout le monde a vu que je faisais beaucoup d’efforts pour parler, ce qui m’a aidé à m’intégrer. C’est quelque chose de très apprécié en Allemagne. Pendant mon temps libre, j’allais dans une école privée pour apprendre. Donc au bout d’un an, je parlais la langue. Et je me suis encore amélioré les année suivantes. Aujourd’hui, c’est une langue que je parle couramment. Là-bas, j’ai aussi pris des cours d’anglais et d’espagnol parce que j’aimais bien ça.
Beaucoup d’attaquants passés par la Ligue 1 McDonald’s excellent en Allemagne. Comment l’expliqueriez-vous ?
C’est un championnat ouvert. Les équipes entrent sur le terrain pour gagner. Avec cette philosophie, vous avez forcément des buts. Peu importe le classement, aucune équipe ne met le bus par exemple. Au contraire, on va toujours de l’avant. Du coup, les joueurs offensifs sont mis en valeur.
Avez-vous constaté une différence avec la Ligue 1 McDonald’s qui dans une saison record tourne quasiment à 3 buts par rencontre ?
Ça fait qu’un an et demi que je suis en Ligue 1 McDonald’s. Avant, je ne la suivais pas trop, à part les matchs du PSG. Mais en voyant les stats, on voit que ça se rapproche du spectacle de la Bundesliga. Je dirais qu’il y a encore un petit frein lorsque l’on affronte une grosse équipe. On va changer de tactique pour prendre le moins de buts possible.