Arbitrage by La Poste

Arbitrage : Lucas Stassin aurait dû être expulsé face à l’OL

Après chaque journée de Ligue 1 McDonald’s, la Direction de l'arbitrage de la FFF analyse certaines situations qui ont nécessité le recours à l'assistance vidéo durant le week-end.
Publié le 21/04/2025 à 16:57
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François Letexier aurait dû maintenir le carton rouge de Lucas Stassin lors du derby entre l'ASSE et l'OL.

Dans le cadre de la 30e journée du championnat de France de Ligue 1 McDonald's, la Direction de l’arbitrage analyse quatre situations intervenues lors des rencontres AS Saint-Etienne - Olympique Lyonnais, Stade Brestois 29 - RC Lens et Stade Rennais - FC Nantes.

AS SAINT-ÉTIENNE – OLYMPIQUE LYONNAIS (22e minute)
Alors que le joueur lyonnais Corentin Tolisso vient de contrôler le ballon de son pied droit pour faire suite à une relance effectuée à proximité de sa surface de réparation, le joueur stéphanois Lucas Stassin intervient sur cet adversaire par derrière et sans toucher le ballon, avec la semelle de son pied droit directement sur l'arrière du pied, puis sur le pied de son adversaire. L’arbitre, bien placé, siffle la faute et décide immédiatement d’exclure le fautif pour une faute grossière, considérant que ce geste avait mis en danger l’intégrité physique du joueur lyonnais. Il précise à l’arbitre vidéo qu’il a perçu une « semelle haute » et une « jambe pliée » de la victime sous l'impact. L'arbitre vidéo analyse les images à partir de cette description et, repérant que le contact a eu lieu plus bas sur la jambe du joueur lyonnais, invite l'arbitre à revoir les images en bord de terrain. À l'issue de ce visionnage, l’arbitre décide de modifier sa décision initiale : il annule l’exclusion et attribue un avertissement au joueur fautif pour comportement antisportif.

Analyse de la Direction de l’arbitrage
Conformément au protocole d'assistance vidéo à l'arbitrage, il appartient à l'arbitre vidéo de définir si la décision initiale prise par l'arbitre est une « erreur manifeste ». Dans cette situation, la faute commise par Lucas Stassin se caractérise par une semelle sur le tendon d’Achille, puis sur le pied du joueur lyonnais, qui provoque ensuite une torsion significative de la cheville de la victime, sans toucher le ballon. Ainsi, même si la description du geste du joueur stéphanois fournie par l'arbitre central à l'arbitre vidéo est imparfaite, l'envoi des images en bord de terrain n'était pas attendu car la décision de carton rouge pour faute grossière prise initialement par l'arbitre n'était clairement pas une « erreur manifeste ». Par ailleurs, face aux images, il aurait été souhaitable de proposer à l’arbitre d’autres angles de caméras (notamment celui de la caméra « loupe gauche ») qui auraient alors permis d'identifier avec davantage de précision la nature du geste et d'éviter que l'arbitre n'infirme sa décision initiale : le carton rouge n'avait donc pas vocation à être corrigé.

AS SAINT-ÉTIENNE – OLYMPIQUE LYONNAIS (57e minute)
Sur un centre venu de la gauche, le ballon, dévié de la tête par le défenseur stéphanois Léo Pétrot, rebondit sur Saël Kumbedi. Immédiatement après, le ballon vient heurter à deux reprises le bras gauche du joueur stéphanois dans sa propre surface de réparation. L’arbitre perçoit ce double contact et le juge non sanctionnable, considérant qu'il s'agit d'un « mouvement naturel du bras ». L’arbitre vidéo vérifie les deux contacts et valide la décision prise sur le terrain.

Analyse de la Direction de l’arbitrage
Les images montrent que le défenseur joue le ballon de la tête en sautant et, en déséquilibre arrière, il touche le ballon du bras gauche alors que ce dernier redescend d'abord naturellement vers le sol, puis alors qu'il sert à amortir sa chute. Par conséquent, puisque la position du bras est « une conséquence du mouvement du corps du défenseur dans cette situation spécifique », sans prise de risque du défenseur, il n’y a pas lieu de sanctionner ces deux contacts : la bonne décision a été prise par l’arbitre.

STADE BRESTOIS 29 - RC LENS (45e+1 minute)
Dans sa propre surface de but, sur une frappe du joueur lensois Adrien Thomasson en direction du but, le défenseur brestois Abdoulaye Ndiaye touche le ballon du bras. L’arbitre ne détecte pas nettement ce contact et accorde le corner consécutif à la sortie du ballon, tout en alertant l’arbitre vidéo d’un possible contact sanctionnable entre le bras et le ballon. L’arbitre vidéo vérifie la situation et invite l’arbitre à voir les images en bord de terrain pour un possible pénalty. L’arbitre décide finalement non seulement de sanctionner ce contact entre le bras et le ballon d'un pénalty, mais également d’exclure le joueur fautif pour une main délibérée empêchant l'équipe adverse de marquer un but.

Analyse de la Direction de l’arbitrage
Le défenseur brestois dévie visiblement le ballon hors du but à l'aide du bras droit écarté du corps, augmentant ainsi artificiellement la surface couverte par son corps. Le contact préalable du ballon avec le buste et la hanche du défenseur ne remet pas en cause la sanctionnabilité de la main, ce critère ne faisant d’ailleurs pas partie des Lois du jeu. De plus, l'analyse des images ne permet pas ici d'exclure sans le moindre doute le caractère délibéré de la main que l'arbitre a retenu pour prononcer l'exclusion du défenseur. L’arbitre vidéo est donc intervenu à bon escient pour permettre de corriger la décision initiale.

STADE RENNAIS – FC NANTES (55e minute)
Alors qu'un ballon se dirige vers la ligne de touche, à proximité du poteau de corner, le joueur nantais Marcus Coco, positionné devant le joueur rennais Adrien Truffert, heurte le visage de ce dernier avec le coude. L’arbitre ne perçoit pas ce geste et, après avoir d'abord indiqué une rentrée de touche, décide de reprendre le jeu par un coup franc direct en faveur de l’équipe rennaise. L’arbitre vidéo vérifie la nature de ce contact au visage et conclut à un geste intentionnel caractéristique d’un acte de brutalité, passible d’un carton rouge. C'est la raison pour laquelle il invite l’arbitre à voir les images en bord de terrain. L'arbitre choisit finalement de modifier sa décision initiale et d'exclure le fautif.

Analyse de la Direction de l’arbitrage
À proximité immédiate de la ligne de touche, le joueur nantais décide d'abord de ralentir de façon significative sa course pendant que le joueur rennais court derrière lui. Après que les deux joueurs sont entrés en contact, le joueur nantais se désintéresse du ballon et assène alors un violent coup de coude au visage de son adversaire. L’arbitre vidéo a ici pleinement joué son rôle afin de permettre à l’arbitre de visionner les images de cette faute et de prendre la décision attendue : exclusion du joueur fautif pour acte de brutalité et reprise du jeu par un coup franc direct.