« On n'avait pas envie de terminer l'aventure de cette manière », a concédé l'entraîneur Eric Roy immédiatement après le barrage retour d'accession aux huitièmes de finale achevé sur un « score fleuve qui fait mal ».
Son milieu de terrain, Pierre Lees-Melou, a même estimé qu'il était « un peu honteux de sortir de la sorte ».
Nul doute que très vite, il ne restera au Stade Brestois 29 que le souvenir des soirées fastes: la victoire inaugurale et fondatrice contre Sturm Graz (2-1), celle contre le PSV Eindhoven (1-0), ou les folles nuits de Salzbourg (4-0) et de Prague (2-1).
« La grande satisfaction aussi, c'est de se dire qu'à Brest, pour peut-être l'année prochaine, les deux prochaines saisons, on peut voir venir », avait admis Roy avant le retour.
Si la fin de l'épopée était attendue, elle aura cependant été bien plus rude qu'espérée avec quatre défaites, quinze buts encaissés, aucun marqué, le tout couronné par la plus lourde défaite jamais subie par un club français en C1.
De quoi rendre d'autant plus périlleux le tournant à venir que pose, en filigrane, la question lancinante de l'avenir d'Eric Roy, en fin de contrat en juin.
« Je ne sais pas si je serai là l'année prochaine. Je ne sais même pas où je serai dans 15 jours », avait-il plaisanté mardi.
S'il anticipe une « forme de décompression » après cette élimination, Roy veut pourtant croire à une remobilisation rapide de son effectif.
« C'est la vie d'un sportif de haut niveau de, quelques fois, tomber et, ce qui est important, c'est de savoir si justement il est capable de se relever et de continuer à avancer », a-t-il lancé, comme un défi.
« Bien sûr, là, ce soir, en tant que compétiteurs, on est tous déçus (... mais) il ne faut pas se laisser abattre sinon on va vivre une fin de saison très compliquée », a renchéri le milieu Hugo Magnetti.
Brest peut d'autant moins se le permettre qu'il est en embuscade pour les places européennes en championnat, 9e à quatre longueurs de Lyon, 6e, et six du LOSC, 5e.
Avoir goûté à l'Europe, « forcément ça donne des idées pour la suite, et (envie de) se dire pourquoi pas le faire une deuxième fois ? », avait reconnu Eric Roy, mardi.
Cela passera, dès dimanche, par un déplacement à Strasbourg (7e) qui, depuis sa défaite à Francis-Le-Blé (3-1), fin novembre, affiche le 3e meilleur bilan de Ligue 1 McDonald’s avec 20 points pris en neuf journées.
Après, il y aura un quart de finale de Coupe de France, mercredi, à domicile contre Dunkerque, équipe de Ligue 2 BKT mais qui a sorti Lille chez lui en huitièmes.
Avec le PSG toujours en lice, les chances de qualification européenne par cette voie sont infimes. Mais pourquoi ne pas finir la saison sur une finale au Stade de France, le 24 mai, avec une nouvelle belle communion avec ses supporters ? Et pourquoi pas se retrouver dans la position de l’OL la saison passée avec une qualification en Ligue Europa malgré la défaite en finale contre les Parisiens…qui avaient libéré une place européenne grâce à leur titre de champion.
« Quand t'es Brest, malheureusement, gagner des titres, ça paraît compliqué. Donc s'il y a une chose que tu peux gagner, c'est le cœur des gens. Et je pense qu'à ce niveau-là, on a été en tous les cas un acteur important ces derniers mois dans le paysage français », a résumé Roy.