Dans le cadre de la 20e journée du championnat de France de Ligue 1 McDonald's, la Direction de l’arbitrage analyse quatre situations intervenues lors des rencontres AS Monaco-AJ Auxerre, Angers SCO-Havre AC, Olympique de Marseille-Olympique Lyonnais, Stade de Reims-FC Nantes.
AS MONACO – AJ AUXERRE (45e minute)
Lors d’un corner, l’arbitre accorde à juste titre un pénalty pour un tirage de maillot d’un défenseur monégasque sur un attaquant auxerrois, le fautif recevant un avertissement pour ce comportement antisportif. Le pénalty est exécuté et le gardien de but monégasque dévie le ballon en corner. L’arbitre siffle la fin de la première période immédiatement après cette intervention. L'arbitre vidéo demande très rapidement à l’arbitre de retenir les joueurs sur le terrain le temps de vérifier la conformité de la position du gardien de but au moment du pénalty. Les images montrent clairement que le gardien de but n’avait plus au moins un pied sur ou derrière sa ligne de but. L’arbitre vidéo indique à l’arbitre que le pénalty doit être retiré conformément aux lois du jeu. Une seconde exécution est donc ordonnée, à l'issue de laquelle le but est marqué et la mi-temps sifflée.
L’analyse de la Direction de l’arbitrage
Le coup de sifflet de l’arbitre mettant fin une première fois à la première période est clairement prématuré car l’arbitre aurait dû laisser le temps à l'arbitre vidéo de vérifier la conformité de l'exécution du pénalty. Avec la caméra GLT, l'arbitre vidéo détermine nettement la position illicite des pieds du gardien de but au moment du tir, aucun des pieds ne se trouvant sur, derrière ou à l’aplomb de la ligne de but. Conformément à la loi 5, le coup de sifflet prématuré de l’arbitre n’empêche pas la correction d’une erreur manifeste dans la mesure où le jeu n’a pas repris et l'arbitre n'a pas quitté le terrain. La seconde exécution du pénalty était donc attendue, ce qui a bien été réalisé.
ANGERS SCO – HAVRE AC (7e minute)
Une faute du joueur angevin Lilian Raolisoa est sifflée par l’arbitre à proximité de la ligne médiane. En tentant de jouer le ballon, il a en effet heurté avec son tibia l’intérieur du mollet du joueur havrais Antoine Joujou, qui tombe au sol. Ce contact est sanctionné d’un avertissement par l’arbitre après plusieurs secondes de réflexion. Après analyse de la situation, l’arbitre vidéo initie un visionnage en bord de terrain pour une potentielle faute grossière. Face aux images présentées, l’arbitre perçoit alors la torsion de la cheville du joueur havrais à la suite du contact et, en demandant le visionnage à vitesse réelle, estime que le geste défensif est caractéristique d’une mise en danger de l’intégrité physique de l’adversaire : il décide finalement d'exclure le fautif.
L’analyse de la Direction de l’arbitrage
Cet envoi des images en bord de terrain de la part de l’arbitre vidéo n’est clairement pas attendu puisque la décision initiale de l'arbitre ne relève pas d’une erreur manifeste d’appréciation. En effet, les images montrent que le fautif pose son pied droit au sol et son tibia vient alors heurter l’intérieur du mollet de son adversaire, sans vitesse ni intensité. La torsion de la cheville, si elle est bien avérée et surtout visible en image arrêtée à faible vitesse, ne saurait suffire ici pour caractériser une mise en danger réelle de l'intégrité physique du joueur havrais. Face aux images, il était attendu que l’arbitre reste sur sa décision initiale, la plus appropriée à cette situation.
OLYMPIQUE DE MARSEILLE – OLYMPIQUE LYONNAIS (68e minute)
Un corner est exécuté par l’équipe lyonnaise et le ballon revient sur le joueur lyonnais Nicolas Tagliafico, qui reprend le ballon de volée. Ce dernier est contré par le coude du joueur marseillais Adrien Rabiot, après un contact préalable du ballon sur sa cuisse gauche. L’arbitre laisse le jeu se dérouler et à l’arrêt de jeu suivant, l’arbitre vidéo l’invite à visionner les images en bord de terrain pour un potentiel pénalty. L’arbitre décide finalement de siffler un pénalty pour cette faute de main.
L’analyse de la Direction de l’arbitrage
Le défenseur marseillais se positionne face à l’attaquant avec ses deux bras en l’air, coudes fléchis et symétriques, dans une position qui augmente artificiellement la surface couverte par le corps. Cette position non naturelle des bras est imprudente et caractérise une prise de risque pour un joueur souhaitant contrer le ballon. Par ailleurs, le fait que le ballon ait d'abord touché une autre partie du corps du défenseur avant d'être dévié par le bras n'est pas un élément suffisant pour ne pas siffler pénalty. D'ailleurs, la Direction de l’arbitrage rappelle que ce critère ne figure pas dans les lois du jeu. Le visionnage en bord de terrain était bien attendu, à l'instar de la modification de la décision initiale, afin d’accorder le pénalty, sans sanction disciplinaire.
STADE DE REIMS – FC NANTES (16e minute)
L’attaquant nantais Moses Simon est lancé dans la profondeur vers le but adverse. Il contrôle le ballon et pénètre dans la surface de réparation. Le Rémois John Patrick qui le poursuivait le touche alors au niveau du bras et l’attaquant tombe. L’arbitre décide de siffler pénalty et d'exclure le défenseur pour avoir anéanti une occasion de but manifeste d’un adversaire. L’arbitre vidéo vérifie alors la nature du contact entre les deux joueurs et prend l'initiative d'envoyer les images en bord de terrain pour une erreur manifeste d’appréciation de cette situation. Face aux images, l'arbitre décide d’annuler sa décision initiale et de reprendre le jeu par une balle à terre.
L’analyse de la Direction de l’arbitrage
Le contact du bras entre le défenseur et l'attaquant étant particulièrement négligeable, il est assez probable que la chute de l’attaquant ne résulte pas de celui-ci. De plus, aucun contact supplémentaire n’est identifié au niveau des membres inférieurs. C'est la raison pour laquelle la décision d’accorder un pénalty ne pouvait se justifier au regard de l'intervention du défenseur. La bonne décision a finalement été prise : annulation du pénalty et du carton rouge, et reprise du jeu par une balle à terre pour le gardien dans la surface de réparation.