Interview

Ibrahimović, Ancelotti, le Classique : les souvenirs de Mohamed Sissoko

Parmi les premières recrues de l’ère QSI au Paris Saint-Germain, Mohamed Sissoko revient sur son passage au sein du club de la capitale (2011-2013). Son arrivée, l'évolution du club, Carlo Ancelotti, l’apport de Zlatan Ibrahimović et Thiago Silva… Entretien.
Publié le 24/10/2024 à 10:05
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Mohamed Sissoko revient sur son passage au Paris Saint-Germain.


Son arrivée

J’ai pu rencontrer Leonardo, on a pu échanger. Il a pu m’expliquer un peu comment ça allait se passer dans les années à venir. J’ai cru en son projet et c’est pour ça que je me suis engagé au Paris Saint-Germain. C’était un projet sur le long terme plus que cohérent. Leonardo avait pour ambition de faire venir des grands joueurs, de gagner la Ligue des champions, de s’affirmer à l’échelle internationale et de construire un grand club. J’étais excité par le projet, par le fait que le Paris Saint-Germain voulait être ambitieux et voulait devenir un grand nom. Je voulais vraiment faire partie de ce projet-là.

La stature du PSG à l’époque

On était quand même deux ou trois tons en dessous de mes clubs présents. On parle de la Juventus, de Liverpool, des clubs mythiques. Le Paris Saint-Germain venait d’arriver. Il fallait justement s’affirmer. Il fallait gagner. Et après, à partir de là, le PSG allait devenir un grand. Au-delà d’être un grand club actuellement, c’est désormais une grande marque à l’échelle internationale. Le fait de voir le PSG à cette place aujourd’hui, je ne suis pas du tout surpris.

Son rôle

Un rôle de leader, un joueur d’expérience, un joueur qui pouvait apporter sa pierre à l’édifice. Un joueur aussi qui pouvait faire le lien entre les Français et les étrangers, car je parle plusieurs langues. C’est vrai qu’il y avait énormément d’Italiens à ce moment-là. Donc, du fait que je parle italien, j’avais tendance à leur expliquer les exercices ou à les aider dans leur quotidien en France. Que ce soit Salvatore Sirigu ou d’autres, je pense que je les ai tous aidés plus ou moins. En tout cas, j’espère que j’ai pu les aider. 

L’arrivée des stars

Je savais ! Qui dit ambition, dit faire venir des grands joueurs, un grand entraîneur. Et on l’a vu par la suite. J’étais déjà averti et excité de voir que justement des grandes stars allaient arriver. On parle quand même d’une très belle ville. Paris, c’est une des plus belles villes du monde. A cela, tu ajoutes un club avec de l’ambition, un club qui peut s’affirmer à l’échelle internationale… C’est normal de voir l’engouement s’accroître autour de l’équipe. Pour avoir évolué dans des grands clubs, je n’étais pas plus surpris que ça. Je savais que le club était capable d’attirer des grandes stars. On l’a vu par la suite avec des arrivées comme Messi, Neymar et d’autres.

L’apport de Zlatan Ibrahimović et Thiago Silva

Ils ont apporté énormément. Ils ont apporté leur aura. Ils ont apporté beaucoup de changements au niveau du centre d’entraînement, beaucoup plus de professionnalisme. Avant, on allait aux mises au vert et Zlatan les a bannies. Il disait que c’était préférable de rester à la maison et d’arriver, un peu comme en Angleterre, deux ou trois heures avant le match. Après, au niveau de tous les détails qu’il y avait autour des joueurs, c’était important d’avoir plus de liberté et d’avoir plus de responsabilités en tant que joueur. Je pense que Zlatan a été impactant dans le développement du Paris Saint-Germain.

Carlo Ancelotti 

On a eu une très bonne collaboration. Pour moi, c’est un grand entraîneur qui sait manager son équipe. Il sait tenir un vestiaire avec des grandes stars. Notre collaboration a été courte mais je ne garde que de très bons souvenirs. La petite anecdote, c’est qu’à un moment, je n’étais pas très bien. Il m’a dit : « Momo, je ne veux pas te voir au centre d’entraînement pendant une semaine, va à Dubaï, va profiter de ta famille, et reviens quand tu es bien ». Ce sont des détails qui font qu'un entraîneur te marque. Carlo Ancelotti m’a marqué.

Son plus beau souvenir 

C’est d’avoir partagé des moments forts avec tous les joueurs, d’avoir pu contribuer au développement du Paris Saint-Germain et d’avoir fait partie de la première ère qatarie. Le fait aussi d’avoir porté le brassard pendant un Classique, c’était beau. C’était beau pour moi et ma famille. Je ne garde que des bons souvenirs.