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Abdukodir Khusanov, le nouveau "monstre" de la défense lensoise

Véritable révélation dans la défense du RC Lens, Abdukodir Khusanov a profité de l’absence de Kevin Danso pour montrer ses nombreuses qualités.
VL avec AFP
Publié le 23/10/2024 à 07:49
4 min de lecture
A 20 ans, Abdukodir Khusanov a déjà montré de belles choses dans la défense du RC Lens.

Dans le sillage d'Abdukodir Khusanov, son nouveau "monstre", le RC Lens possède la co-meilleure défense de Ligue 1 McDonald’s, son atout principal avant le "Big week-end" et le derby face au LOSC samedi (21h00) lors de la 9e journée.

Cinquièmes du championnat avec 14 points, les Lensois n'ont encaissé que 4 buts depuis le début de la saison, ce qui leur permet de rester dans le haut du classement malgré une attaque moins efficace (9 buts marqués) qui les a privés de succès pendant un mois (5 matchs nuls de suite). Le déplacement victorieux à Saint-Etienne la semaine dernière (0-2) a permis de relancer les Sang et Or. Le derby signera-t-il la confirmation de l'efficacité offensive artésienne ? L'entraîneur anglo-belge Will Still l'espère et ce, dès le déplacement à Lille (5e, 13 pts), qui vient de prendre un point à Monaco.

En attendant, le club de l'Artois s'appuie sur son arrière-garde. « On essaie de presser, d'être haut, le fait d'acculer l'adversaire, peut-être qu'il a moins de solutions », commente le gardien et capitaine Brice Samba. « On cherche l'efficacité dans les deux surfaces, et offensivement, en ce moment, elle nous échappe un peu. C'est dommage, parce qu'on est solide. »

Au milieu de la défense à trois trône Abdukodir Khusanov, qui, à seulement 20 ans, a pris une autre dimension ces dernières semaines. L'international, premier Ouzbek à jouer en Ligue 1 McDonald’s, a remplacé sans que Lens perde en qualité le roc autrichien Kevin Danso, de retour après une absence de la 3e à la 7e journée.

Presque jamais pris de vitesse par les attaquants adverses, l'impassible défenseur de 1,86 mètre (pour 84 kg) domine très souvent son vis-à-vis physiquement, et a ajouté un autre atout dans son jeu : l'anticipation. Souvent bien placé, il est le joueur qui a réalisé le plus d’interceptions depuis le début de la saison dans le championnat (17), à égalité avec le Parisien Willian Pacho et le Marseillais Pierre-Emile Hojberg.

« Il me fait peur »

Au point d'épater Will Still : « Il est calme, puissant, il va vite... Il ne parle pas mais il est bon. (...) Quand je suis arrivé, avec le départ de "Kev'" (Danso, NDLR) en vue, Jean-Louis Leca (coordinateur sportif, NDLR) m'a dit : "Ne t'inquiète pas, il y a "Kodir" qui est là, et il est prêt." Il ne s'est pas trompé. Il a un potentiel très, très impressionnant. »

Arrivé du Bélarus à l'été 2023, Khusanov avait disputé de bonnes premières minutes lors de sa première saison, pleines d'énergie et d'envie. Mais il avait aussi touché son plafond de verre face à Arsenal (6-0), à Londres, en Ligue des Champions, provoquant un pénalty d'un coup de coude grossier doublé d'une faute de main.

Depuis, il ne cesse de progresser, jusqu'à impressionner Brice Samba, qui n'a pas tari d'éloge à son propos au soir du match contre l’OGC Nice (0-0) fin septembre. « C'est un monstre, ce qu'il a encore fait ce soir... Moi, il me fait peur. Non mais vraiment ! Pour son âge, ce qu'il fait... »

Les joueurs de Fantasy Ligue 1 ne s’y sont pas trompés. Avec une cote modeste en début de saison, l’arrière central a progressivement vu son prix augmenté, avec désormais une cote de 11. Il fait désormais partie des défenseurs les plus fiables dans le jeu, avec une note moyenne de 5,64 sur 10.

De la concurrence avec le retour de Danso

À son arrivée dans le Pas-de-Calais, le natif de Tachkent s'est heurté à la barrière de la langue française, qu'il ne parlait pas, pas plus que l'anglais, rendant la communication difficile avec ses partenaires. Aujourd'hui, il n'est pas beaucoup plus bavard. Ce n'est pas dans sa nature. Sauf sur le terrain, avec des grands coups d'épaule ou des tacles incisifs.

« Son meilleur pote, c'est (l'Équatorien) Jhoanner Chavez, je n'ai pas la moindre idée de comment ils communiquent », s'amuse Will Still. « Il est top, ouvert. Il prend des cours de français avec ceux qui doivent le faire. On avance. »

Avec le retour de Danso, l'entraîneur lensois va désormais devoir choisir entre le roc de toujours ou son étoile montante. À moins de les aligner ensemble ? C’est la solution qu’il a choisie lors de la dernière journée, reléguant Jonathan Gradit sur le banc, avec une victoire à la clé. Bis repetita dans le derby samedi ?