Auteur à Montpellier de son tout premier but avec le club marseillais en Ligue 1 McDonald's, Pierre-Emile Højbjerg arrive lancé pour son premier Classique. Plaque tournante de l'Olympique de Marseille, le Danois performe depuis le début de saison. Focus sur celui que Roberto De Zerbi a qualifié « d’extraordinaire » après le démonstration contre le MHSC (0-5) et que Benoît Cheyrou, ancien marseillais et désormais consultant DAZN, voit « comme un coach sur le terrain (...) et fait penser à Thiago Motta ».
L'Olympien est le joueur qui a touché le plus grand nombre de ballons cette saison : le seul à avoir atteint les 900 ballons (901), loin devant le Parisien Pacho (775). Avec 94% de réussite, il est également le joueur qui a effectué le plus de passes en Ligue 1 McDonald's (783). Toujours dans ce domaine de la transmission, le n°23 olympien est l'unique joueur du championnat à compter plus de 100 passes cassant les lignes (113).
Trois stats majeures qui illustrent son influence sur le jeu de l'équipe du coach De Zerbi.
Indispensable dans la construction, l'ancien Spur l'est tout autant en phase défensive avec ses 60 ballons récupérés, soit le plus grand total cette saison devant Zakaria (ASM, 56). De plus, personne n'a signé plus de tacles réussis que lui (17), ni réalisé davantage d'interception (17).
Les matchs à enjeux avec un surplus émotionnel, le milieu marseillais les connaît très bien. Dans sa carrière européenne, il a participé à 57 derbys en Bundesliga et surtout en Premier League au sein de 5 clubs différents (3 buts inscrits).
Avec le Bayern, Højbjerg a même goûté au Klassiker contre Dortmund, avec 1 minute de jeu en 2013 (1-1).
Les 57 derbys de Pierre-Emile Højbjerg en clubs
Bilan avec Southampton :
vs Bournemouth : 6 confrontations en PL (3 victoires, 2 nuls, 1 défaite)
Bilan avec Tottenham :
vs Arsenal : 8 confrontations en PL (2 victoires, 1 nul et 5 défaites)
vs Chelsea : 8 confrontations en PL (1 victoire, 2 nuls, 5 défaites)
vs West Ham : 8 confrontations en PL (2 victoires, 3 nuls, 3 défaites)
vs Crystal Palace : 8 confrontations en PL (6 victoires, 1 nul, 1 défaite)
vs Fulham : 6 confrontations (4 victoires, 1 nul et 1 défaite)
vs Watford : 2 confrontations (2 victoires)
vs Brentford : 4 confrontations (2 victoires, 2 nuls)
Bilan avec Schalke 04 :
vs B.Dortmund : 2 confrontations en Bundesliga (1 nul, 1 défaite)
Bilan avec le Bayern Munich :
vs Augsbourg : 2 confrontations en Bundesliga (1 victoire, 1 défaite)
vs Stuttgart : 1 confrontation en Bundesliga (1 victoire)
vs Mönchengladbach : 1 confrontation en Bundesliga (1 victoire)
Bilan avec Augsburg :
vs B.Munich : 1 confrontation en Bundesliga (1 victoire)
Bilan total : 26 victoires, 13 nuls et 18 défaites.
« Ma mère a rencontré mon père à Paris. Mon frère est né à Paris et mes parents sont ensuite partis au Danemark, où je suis né. Mes grands-parents ont une maison de campagne en France (à Tournus), on passait les étés ici donc parler français est quelque chose de normal », avait expliqué le joueur danois à sa présentation officielle mi-août.
Son intégration dans le vestiaire olympien a forcément été facilitée par sa maîtrise parfaite du français.
Ceci expliquant un prénom sonnant davantage français que scandinave. « Au Danemark, les gens me disaient : "Mais tu es Français, toi ? " Forcément, avec mon prénom, ça ne ressemblait pas à ceux typiques du pays. Et quand je venais en France, avec mon accent, on me demandait d'où je venais, je n'étais pas vraiment français. »
Né à Copenhague, où il a donc grandi, le joueur possède lui aussi la nationalité française. Il a souvent revendiqué sa part tricolore. « Je suis fier de mon sang français et je me qualifie toujours de moitié français ».
Ses attaches avec la France l’ont même conduit à effectuer lors de ses jeunes années un stage d’une semaine au FC Metz. Un mauvais souvenir pour l’actuel joueur de l’OM.
Sa venue avec sa sélection en juin 2022 pour disputer « son derby » face aux Bleus au Stade de France en Ligue des Nations en est un meilleur. Devant une dizaine de membre de sa famille française, Pierre-Emile était reparti avec la victoire 2-1.
Auparavant, il avait failli devenir un Bleuet. Ancienne star du Bayern Munich, l’ancien latéral Willy Sagnol avait repéré le talent de l’actuel phocéen à son arrivée en Bavière en 2012, à quelques jours de son dix-septième anniversaire. Alors sélectionneur des Espoirs français, Sagnol était au courant de la double nationalité de Højbjerg et tenta de la convaincre. Mais installé dans les sélections de jeunes du Danemark, le milieu de terrain resta fidèle à son premier pays : « Ce sont les entraîneurs danois qui se sont battus pour me faire accéder au top. Ce serait leur manquer de respect de changer d’équipe nationale ».
Titulaire indiscutable au sein d’une formation évoluant dans le haut du tableau en Premier League, Pierre-Emile Højbjerg a choisi cet été le projet marseillais et la Ligue 1 McDonald’s. Ses liens avec Medhi Benatia, le conseiller sportif du président Pablo Longoria, côtoyé il y a dix ans du côté du Bayern Munich, ont pesé dans la balance. Le dirigeant olympien l’a expliqué : « Il y a une chose qui a été bien avec Pierre, c’est qu’à partir du moment où il m’a dit : “Écoute, j’ai l’Angleterre, j’ai l’Italie, j’ai des offres, mais si tu trouves un accord avec Tottenham, j’irai que chez toi.” À partir de là, j’ai commencé à être plus tranquille parce que je sais que c’est quelqu’un de parole ».
A l’époque munichoise, le jeune Højbjerg faisait ses premiers pas au très haut niveau après avoir fini sa formation à Brøndby. Là-bas, le prodige est devenu le plus jeune joueur de l’histoire à disputer un match officiel avec le club munichois – battant le record de David Alaba de quatre jours – à 17 ans et 251 jours.
A l’image de son record de précocité en Allemagne, Pierre-Emile Højbjerg affiche une maturité exceptionnelle. « Dans la vie de groupe, il a déjà pris une dimension énorme mais ça s'est fait naturellement. Il ne force rien, il est comme ça. Je l'ai connu au Bayern quand il avait 18 ans et il était déjà comme ça », a témoigné sur beIN Sports le Medhi Benatia au sujet de son ancien coéquipier.
Cette saison, il a d’ailleurs déjà porté le brassard de capitaine en l’absence de Balerdi. Dès le mois d’août, il avait donné le ton en affichant son ambition, notamment face au PSG dans la course au titre. « On parlera d'où on se trouve à la fin de la saison. L'important est de bien se préparer pour chaque week-end. Où on est dans neuf mois, on va voir ».
Et dans les rares moments difficiles des Phocéens cette saison, PEH a toujours su prendre les devants. Lors de la défaite en Alsace face au RCSA (1-0), le milieu a livré la première réaction de l'équipe au micro de DAZN en bord terrain. Sans se cacher : « On n’était pas à la hauteur de notre niveau. Dans l’intensité, on était un pas ou deux en arrière. Il faut s’améliorer. Nous avons manqué d’intensité, de feu »... Ce dimanche, les Marseillais doivent espérer voir un autre joueur se présenter devant les médias après le Classique à l'Orange Vélodrome.