Interview

Paulo Ferreira : « Ça fait longtemps que je connais Paulo Fonseca »

Paulo Ferreira : « Ça fait longtemps que je connais Paulo Fonseca »

Interview
Publié le 08/01 à 10:49 - Arnaud Di Stasio

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Entraîneur adjoint de Paulo Fonseca au LOSC depuis l’été dernier, l’ex-international portugais Paulo Ferreira apporte son expérience d'ancien défenseur aux joueurs lillois. Un entretien dans lequel il est aussi question de José Mourinho et Carlo Ancelotti.

Tu as rejoint le staff de Paulo Fonseca l’été dernier. Peux-tu nous raconter l’histoire derrière ta signature au LOSC ?
Après presque 20 ans à Chelsea, dont la moitié à travailler dans l’encadrement, je suis rentré au Portugal pour pouvoir profiter davantage de ma famille et déconnecter un petit peu… Ça faisait à peu près un an que j’étais au Portugal quand j’ai reçu un coup de fil de Paulo Fonseca qui me proposait de rejoindre son staff pour remplacer Jorge Maciel, un de ses adjoints (parti entraîner Valenciennes en fin de saison dernière). Ça m’a fait plaisir que Paulo pense à moi. C’était une petite surprise, mais c’est bien tombé car j’avais envie d’un nouveau challenge.

« J’interviens notamment sur l’aspect défensif »

D’où connaissais-tu Paulo Fonseca ?
Ça fait longtemps que je le connais et que je suis son travail. Paulo a commencé avec des petits clubs, dans les divisions inférieures au Portugal, et il a toujours réussi à progresser, à mesure qu’il gravissait les échelons. J’apprécie beaucoup sa personnalité donc quand j’ai reçu son appel, j’étais très heureux. Et aujourd’hui, c’est un plaisir de travailler à Lille avec quelqu’un comme Paulo.

Quel est ton rôle au sein du staff ?
Je suis là pour aider Paulo et apporter au groupe mon expérience d’ancien joueur de haut niveau. En tant qu’ancien défenseur, j’interviens notamment sur l’aspect défensif, dans lequel j’essaie de transmettre mes connaissances et mon expérience. En tout cas, j’ai soif d’apprendre car c’est nouveau pour moi, c’est ma première vraie expérience en tant qu’adjoint.

« Mourinho excelle dans tous les domaines du coaching »

Tu as joué et travaillé avec plusieurs des meilleurs entraîneurs du monde, à commencer par José Mourinho…
C’est évidemment le coach le plus important de ma carrière. Il est celui pour qui j’ai le plus joué, entre Porto et Chelsea. C’est lui qui m’a permis de signer en Angleterre. Je ne sais pas si je peux vous apprendre beaucoup de choses sur José, ses résultats parlent pour lui et disent combien c’est un grand manager. Il excelle dans tous les domaines du coaching : individuellement, collectivement, à l’entraînement, en match, dans l’aspect psychologique bien sûr… Il sait comment toucher un joueur, comment faire pour en tirer le maximum… José sait aussi y faire avec les médias. Il a été très important pour moi. J’ai eu beaucoup de chance de travailler autant d’années avec lui et de remporter autant de trophées prestigieux avec lui (la Ligue des champions 2004, deux titres de champion d’Angleterre, deux titres de champion du Portugal…). Quand on se revoit, il y a forcément ce lien entre nous…

Tu as aussi évolué sous les ordres de Carlo Ancelotti entre 2009 et 2011…
Ce qui ressort chez lui, c’est son côté humain. Carlo a été un grand joueur, il faisait partie du grand Milan de la fin des années 1980 et du début des années 1990, donc il sait ce que les joueurs pensent, ce qu’ils veulent… Il donne de l’amour à ses joueurs. C’était vraiment super de travailler avec lui, aussi bien pour ses qualités sur le terrain que pour cet aspect humain, cette relation personnelle. Je me souviens d’une fois où il avait fait sortir Ribéry avec le Bayern : Ribéry était très énervé mais quand il est passé à côté de lui, Carlo l’a serré dans ses bras et l’a embrassé. Carlo a vécu ces moments comme joueur donc il sait les petites choses qui font la différence au niveau humain.

« Vraiment plaisant d’aider les joueurs prêtés »

Après ta carrière de joueur, terminée en 2013, tu as notamment été en charge des joueurs prêtés par Chelsea…
Quand j’ai raccroché les crampons, j’ai commencé à passer mes diplômes d’entraîneur et à travailler au centre de formation de Chelsea. Comme jusqu’ici, j’étais un peu la tête dans le guidon, je n’avais pas réalisé que Chelsea prêtait autant de joueurs. C’est Eddie Newton, un ancien joueur du club qui était l’adjoint de Roberto Di Matteo lorsque Chelsea a gagné la Ligue des champions 2012, qui s’occupait seul de la vingtaine de joueurs prêtés. Ça ne devait pas être évident (sourire). On m’a proposé de l’aider et quand je me suis déplacé avec Eddie pour voir un de nos joueurs, ça m’a plu. D’autres anciens joueurs nous ont ensuite rejoints, comme Carlo Cudicini, Tore Andre Flo et Claude Makelele. C’était vraiment plaisant d’aider ces joueurs prêtés un peu partout et de maintenir ce lien.

Comment choisit-on le club et le championnat dans lequel prêter un joueur ?
Ce n’est pas forcément le club qui définit une stratégie car beaucoup de personnes ont leur mot à dire : le joueur bien sûr mais aussi son entourage, son agent… Et puis, certains joueurs ont le choix entre plusieurs clubs, d’autres n’ont qu’une option. Le plus important, c’est de choisir un club dans lequel le joueur aura du temps de jeu. On pouvait donner notre avis mais on n’avait pas le dernier mot. Notre travail consistait surtout à suivre le joueur une fois qu’il était dans son nouveau club.

Comment se déroule ce travail de suivi justement ?
Chacun s’occupe d’un certain nombre de joueurs, que l’on se répartit en fonction du poste, de la langue, des affinités… On rend visite aux joueurs dans leurs clubs avec notamment des rencontres avec les entraîneurs et les directeurs sportifs. Si un joueur ne joue pas, on veut savoir pourquoi. On veut savoir dans quels domaines il doit s’améliorer pour pouvoir l’aider au mieux. Le job consiste à s’occuper de chaque joueur avec la même attention, quel que soit son niveau ou sa réputation. Il faut que chaque joueur sente qu’il compte pour le club à qui il appartient et qu’il a son soutien, même s’il est en prêt dans un autre pays, dans un autre contexte. On doit être derrière tous les joueurs de la même manière même si l’on sait que tous ne reviendront pas au club.

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