Interview

Kenny Lala : « J’ai réussi à faire croire à Lilian qu’il allait marquer »

Kenny Lala : « J’ai réussi à faire croire à Lilian qu’il allait marquer »

Interview
Publié le 02/05 à 11:45 -

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Devenu un des leaders du vestiaire, Kenny Lala (SB29) connaît une belle réussite cette saison, déjà récompensée par une qualification européenne. Entretien avec le latéral dans lequel il évoque le dernier mois fou, son rôle dans le derby à Rennes ou encore l’objectif de fin de saison.

Kenny, le week-end dernier a été historique pour le Stade Brestois 29, puisque vous avez assuré la qualification du club en Coupe d’Europe pour la saison prochaine. Comment vous sentez-vous ?
Il y a beaucoup de joie au sein du groupe ! Et également de la fierté d’être parvenus à valider cette qualification européenne. Personnellement, c’est excitant de retrouver l’Europe ! (Kenny l’a jouée avec Strasbourg et l’Olympiacos). Cette qualification est une bonne chose de faite. Cela vient récompenser notre travail, mais nous avons bien conscience que la saison n’est pas encore finie et que nous pouvons encore nous permettre de rêver.

Le rêve serait-il de terminer à la 2e place qui n’est qu’à deux points à trois journées de la fin ?
Pas forcément, c’est surtout de ne pas avoir de regrets et se donner à 100% jusqu’au bout. On n’a pas envie de terminer la saison en se disant que l’on aurait pu mieux faire sur tel ou tel match. On a envie d’aller au bout de cette belle histoire. Nous connaissons tous les enjeux selon notre classement final…Troisième, c’est la Ligue des Champions, 4e, les qualifications de la Ligue des Champions et ,5e, la Ligue Europa. Nous savons surtout qu’il faut gagner pour rester en haut. Je peux vous dire que nous n’avons pas besoin de motivation supplémentaire pour ces objectifs.

« Lorsque l’on se souvient de la situation à mon arrivée… »

Justement, quel objectif vous êtes-vous fixés entre joueurs ?
A partir du moment où nous avons dépassé le classement que nous nous étions fixés en début de saison, l’objectif est maintenant de finir le plus haut possible. Comme nous l’avons fait pendant toute la saison, on ne se projette que sur quelques matchs avec un objectif de points à prendre. Le dernier a été fixé avant Rennes, donc cela a plutôt bien commencé…

Quoi qu’il arrive d’ici la J34, cette équipe aura marqué l’histoire du club.
Ça fait très plaisir ! D’autant plus que ce n’était évident lorsque l’on se souvient de la situation à mon arrivée (janvier 2023). A cette époque, le club n’était pas dans une position favorable (17e et relégable). Et d’ailleurs moi non plus je n’étais pas dans la meilleure des situations. Alors le fait d’avoir pu se relever ensemble et pour moi de participer à cette belle aventure, c’est une fierté. Et cela montre que venir ici pour me relancer a été un excellent choix. Car je me sens épanoui.

Cet épanouissement se révèle aussi dans votre leadership, à l’image de votre rôle sur le 5e but de Lilian Brassier à Rennes, dimanche (4-5). Pouvez-vous nous en parler ?
Entre ma carrière et mon âge (32 ans), mon statut fait de moi un des leaders du vestiaire. Mon expérience me permet d’apporter quelques fois des conseils à mes coéquipiers. Sur ce coup de pied arrêté, je ne sais pas trop pourquoi, mais j’ai senti qu’on pouvait aller chercher la victoire. J’ai simplement dit à Lilian : « Vas-y monte, ne t’inquiète pas. Et tu vas marquer ! ». Lilian n’est pas un joueur qui doute de lui, mais disons que j’ai réussi à lui faire croire qu’il allait le faire. J’essaye d’apporter ce petit plus. C’est un petit rôle, car ce n’est pas moi qui apporte le but. Et il est plus facile de parler que de faire, mais ça a bien fonctionné cette fois.

« Eric Roy nous a dit que ça ne pouvait pas être pire »

Face au Stade Rennais, l’équipe a fait preuve de caractère après avoir été rapidement menée 2-0. Quels ont été les mots d’Eric Roy à la mi-temps ?
Il nous a dit de revenir à nos principes. Que cela ne pouvait pas être pire et garder la tête froide. Il a aussi insisté sur le fait que nous avions fait de bonnes choses et qu’il fallait redevenir solides. Et ce que Rennes est parvenu à faire en 8 minutes, nous en étions aussi capables. Après ça, nous sommes revenus sur la pelouse avec de l’énergie pour donner le maximum.

Quel regard portez-vous sur son coaching ?
Eric Roy tient toujours des discours positifs, en mettant en avant les qualités de l’équipe. Depuis qu’il est au club, il a réussi à distiller de la positivité au groupe. J’admire son caractère : ne rien lâcher, ne jamais s’avouer vaincu…Par rapport à la saison passée, je n’ai pas constaté de grandes différences dans son coaching. Tout le monde est à l’écoute et adhère à son discours. Eric Roy nous dit toujours lorsque ça ne va pas, tout en nous redonnant de la confiance.

« Autant de frissons la saison passée pour des matchs du maintien »

Comment expliquez-vous ce mois d’avril très spectaculaire du SB29 en Ligue 1 Uber Eats avec un total 25 buts sur les 4 matchs ? Y a-t-il eu de nouvelles consignes de jeu ?
Non au contraire, Eric Roy nous rabâche de nous tenir à nos principes de jeu. Et ces derniers n’ont jamais été de prendre autant de buts ! Même si nous en mettons un de plus. Je dirais que cela fait partie de l’apprentissage. Je ne parlerais pas au nom du groupe, mais il nous faut sans doute prendre de l’expérience pour savoir garder un résultat, apprendre à maîtriser nos émotions. Même si au final on s’en sort bien, comme à Rennes. En tant que défenseur, je ne suis pas très fier d’avoir concédé autant de buts (13 en 4 matchs), mais s’il y a la victoire au bout, ça reste l’essentiel. Même si c’est plus compliqué en ce moment, nous avons déjà montré de bonnes choses défensivement cette saison, et ces derniers temps c’est plus offensivement que nous le faisons.

Cette victoire dans le derby et plus largement cette belle saison sont de belles surprises faites à vos supporters. Comment cela se passe-t-il avec eux ?
Le foot est fait pour vivre des émotions avec les supporters. Et nous joueurs, nous ressentons leur ferveur. Nous avons envie de partager avec eux et de nous dépasser. Cela a créé une émulation positive. Tout se passe très bien, il faut en profiter ! Ils étaient très nombreux à nous accueillir à notre retour de Rennes. Ce sont de bons moments à partager. Mais cela fait plusieurs semaines et mois qu’il y a un réel engouement autour de nous, tout le monde se permet de rêver. Aujourd’hui, cela se réalise. Moi, je vois surtout l’aboutissement de notre travail. Car ce n’était pas simple de réussir à maintenir ce niveau sur l’ensemble de la saison.

Au final, vous avez connu toutes les émotions depuis que vous êtes ici.
Pour moi, il y a d’abord eu le plaisir de retrouver le terrain. Depuis que je suis au Stade Brestois, j’ai en effet connu des situations très différentes, mais j’ai eu autant de frissons la saison passée pour des matchs du maintien qu’actuellement pour rester dans le haut du tableau.

Kenny Lala : Fiche joueur